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Une histoire du Théâtre aux Etats Unis

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Pour parler du théâtre américain, il faut tout d’abord distinguer les deux acceptions de ce terme. En effet, s’il est vrai que les Etats-Unis ont toujours connu une «vie théâtrale», c’est seulement depuis les années 1920 qu’ils possèdent leur propre répertoire. L’histoire du spectacle théâtral est donc tout à fait distincte de l’histoire des œuvres dramatiques.

Bien avant la guerre d’Indépendance, New York avait une vie théâtrale active et les représentations y étaient très populaires mais l’on y montait presque exclusivement des pièces anglaises.

Pendant tout le 19e siècle, le répertoire dramatique fut principalement européen; on mettait surtout en scène des tragédies de Shakespeare et des drames romantiques modernes, d’Hugo et de Dumas.

Le répertoire classique
Des œuvres de dramaturges américains étaient cependant représentées, comme celles de Robert M. Bird (1806-1854) dont les plus grands succès furent des mélodrames héroïques en vers, prétentieusement nommés tragédies, et totalement coupés de la vie américaine. C’est dans ce genre encore que George Boker s’imposa, avec un talent plus sûr; mais déjà la comédie de mœurs commençait à attirer le public new-yorkais et Fashion (1845) de Mrs. Mowatt, qui traitait de façon corrosive les ambitions mondaines de ses compatriotes, connût un assez vif succès.

Au lendemain de la guerre de Sécession, le théâtre était, de tous les genres, le plus enlisé dans l’ornière de l’imitation et de la médiocrité.

La concurrence anarchique, aboutissant à un véritable trust théâtral, le prestige de l’acteur gonflé aux dépens de celui de l’auteur, tout contribuait à perpétuer le règne du mélodrame grossier, de la comédie à situation facile, de la pièce à thèse simpliste anti-esclavagiste ou antialcoolique.

Le théâtre demeurait infra-littéraire. Il existait bien quelques pièces inspirées du folklore national, comme le Davy Crokelt (1872) de Frank Mardoch, mais leur audience demeurait réduite. En revanche, un spectacle national attirait des foules nombreuses: les représentations de «minstrels» qui, le visage fardé de noir, racontaient des histoires sans prétention et interprétaient des chants noirs.

Vers la fin du siècle, les spectacles de music-hall gagnèrent la faveur du public; ils annonçaient la comédie musicale qui devait triompher quelques années plus tard.

Au début du 20e siècle, sous l’influence des dramaturges européens comme Ibsen, Strindberg et Suaw, les écrivains américains commencent à considérer la scène comme un lieu possible de diffusion et de discussion d’idées sérieuses.

Les origines de la littérature dramatique américaine remontent à 1905 environ, date à laquelle le professeur George Pierce Baker inaugura à Harvard un cours de dramaturgie qu’il intitula «47 Workshop » (Atelier 47). Parmi ses élèves figuraient quelques-uns des plus importants auteurs de la première moitié de notre siècle: Sidney Howard, S.N. Behrman, Philip Barry, Robert Sherwood, Moss Hart et George Kaufman.

Plusieurs groupes se constituèrent, qui expérimentèrent différentes formes de dramaturgie. Leur inspiration provient surtout d’une révolte, contre les conventions sociales autant que les principes esthétiques. La critique, au moins implicite, de la société américaine, de son uniformité, de ses tabous, est générale, mais c’est une critique optimiste, qui se fait sans prédication ni insistance et s’éloigne donc considérablement des drames philosophiques ou sociaux, soutenus par une technique expressionniste, comme le sont ceux de Dreiser.

La suite :
20e siècle , le renouveau
Années 60, l’absurde
Entre-deux guerres, la diversité
La Comédie Musicale

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