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Une Journée à Chicago

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Les deux mégalopoles, Chicago et New York se sont toujours affrontées pour s’approprier les attributs les plus surprenants et les premières places dans de nombreux domaines. Après une journée à New York, voyons ce que peut être une journée à Chicago. Dans cet article, le subjectif de l’auteur va prendre le dessus et c’est avec partialité qu’il pense que Chicago est beaucoup agréable que New York. Du moins c’est SA préférence.

Par André Girod

Lors de la visite des deux villes, Chicago apparaît tout de suite comme plus espacée, plus sereine, plus «provinciale», moins brutale que New York. Cette atmosphère est due au fait que Chicago est dans le Midwest, moins apte à vouloir surclasser les autres grandes villes américaines. Elle vit à son rythme et sur la Michigan Avenue, plus large que la Broadway et plus tournée vers l’extérieur, car un seul côté est construit de hauts bâtiments, l’autre étant ouvert vers le lac Michigan avec un immense parc le longeant.

On se sent moins oppressé, moins enclos, moins contraint. La conséquence directe est que les gens sont moins pressés et plus proches de la nature. On ne trouve pas le rythme effréné des New Yorkais. Alors chacun prend le temps de vaquer à ses occupations : le touriste à visiter les musées et les centres d’attraction, les employés à se rendre au travail et les agents de police sont moins stressés par une circulation plus régulière et plus sereine.

La journée commence à Westmont, le quartier général de l’auteur quand il est à Chicago : c’est là qu’il habitait et avait ses bureaux lorsqu’il y travaillait. Un autre article parlera d’une journée à Westmont et à Belvidere ! La HWY 290 file droit vers l’est, vers le lac Michigan. Au bout d’une demi-heure, l’autoroute se termine sur la Michigan Avenue, l’artère principale de Chicago.

Tout le long du chemin, la ville sert de magnifique décor : comme une immense «  Chaussée des géants »( Giant Causeway en Irlande), le profil des gratte-ciel strie l’horizon. Depuis le « John Hancock » au nord jusqu’à la «  Willis Tower » (anciennement « Sears Tower »), au sud, c’est un panorama d’escaliers et de paliers que forment les toits des immeubles. Il suffit du lever de soleil sur le lac Michigan pour embraser le béton et les parois de verre.

Parallèlement, au bord du lac, une autre voie de circulation, la «  Lake Shore » permet de longer le lac du sud au nord de Chicago. A suivre pour aller visiter l’Aquarium ou le Planétarium d’où vous avez la plus belle vue sur la ville. Or ce jour, le 11 novembre 2011, le 11/11/11, à 11 heures 11 minutes, une multitude de jeunes mariés s’alignaient sur la berge pour prendre les photos du mariage. L’auteur comme de nombreux visiteurs prit la photo souvenir. Il faisait très frais ( 7 à 10 degrés) mais les filles d’honneur très légèrement vêtues se prêtaient volontiers aux jeux des photographes.

rection à nouveau Avenue Michigan pour la Sears Tower devenue depuis quelques années la Willis Tower. Tout se vend et tout s’achète en Amérique et les déchus perdent leurs titres !

Une queue comme il peut y en avoir pour monter à la Tour Eiffel nous attend. Montée vertigineuse vers l’étage panoramique qui présente vers les quatre points cardinaux une magnifique idée de la ville. Première visite vers ces balcons de verre suspendus mais déception : ce n’est pas aussi spectaculaire que prévu.

Promenade paisible dans le Loop ( boucle), cette partie de Chicago enserrée dans l’accolade du métro aérien. Le métro «  Metra » aligne ses poteaux métalliques, sans trop d’esthétique, le long de la «  Wabash Avenue ». Un contraste multiple vous saisit : au-dessus de votre tête, l’horrible carcasse métallique du pont aérien, aux nombreuses tâches de rouille et à la peinture décollée, et,  à l’est ( ne pas oublier que les Américains ont instauré un système de repérage urbain basé sur les points cardinaux), les bijoutiers de la ville.

Vitrine après vitrine, les commerçants exposent des tonnes de pierres précieuses, de l’or en collier, bagues, bracelets. L’argent ruisselle de partout. A l’ouest des restaurants et des bureaux. Puis soudain, le tonnerre : c’est le métro qui arrive et c’est VRAIMENT bruyant.

Mais crise oblige : sur le trottoir est, devant les vitrines remplies de bijoux, des SDF ( Homeless people) font la manche en brandissant un verre en carton libellé McDonald ou Starbucks au fond duquel grelottent ( tout comme le mendiant) quelques méchantes pièces de monnaie. «  Spare a change » formule le malheureux en vous collant son récipient sous le nez. Un peu « a vot’bon cœur ! » du temps des disettes. Mais les passants passent sans s’arrêter, sans donner : il y en a trop ! En tant que visiteurs, dans ce pays de cocagne ( jusqu’à maintenant), vous vous sentez gênés et vous vous posez des questions sur la situation économique et sociale réelle des Etats-Unis !

Tout à coup au coin de  Jackson Street  un rassemblement de gens, jeunes et vieux, brandissant des pancartes, certains tapant comme des dingues sur des barils avec des bâtons pour attirer l’attention des badauds : c’est un groupe de « Occupy Wall Street » qui rappellent aux classes moyennes qu’elles se sont fait arnaquer par les banques et qu’elles continuent à l’être par le 1%. Ce sont des membres des «  99% ». En effet tout autour d’eux les façades massives de granit et de marbre, genre Parthénon, des grandes  banques regardent avec dédain et mépris ces fourmis qui voudraient partager la richesse !

Il est temps de mettre de côté ces images peu rassurantes sur l’état de l’Union pour s’enfermer dans un des nombreux restaurants à la mode ou à la chaîne près de l’avenue Michigan. Un plat copieux, relativement peu cher ( autour de 10 euros)  vous emplit l’estomac et vous réconforte du froid extérieur et de la misère intérieure !

Le soleil apparaît et fait grimper la température à maintenant 16/18 degrés. Alors c’est une nonchalante promenade sur la place du «  Millenium ». Devant cette énorme boule de métal brillant comme un miroir, chacun prend le temps de se contempler avec comme décor tous les bâtiments de l’Avenue Michigan. C’est le lieu des pitreries, des singeries pour faire la photo du siècle qui le soir même, sera exposée sur Facebook. Debout, assis, couchés, jambes en l’air, à quatre pattes ( on se croirait sur le tournage d’un porno !!) les spectateurs se font prendre sous toutes les coutures.

Puis la «  Lake Shore » jusqu’à l’aquarium et enfin retour vers Westmont, petite banlieue paisible coincée entre Oak Brook, aux villas démesurées et Downers Grove, bourgade un peu plus huppée.

Mais sur la HWY 88, payante, une mauvaise nouvelle, genre dont on se passerait bien : le trajet de Chicago à Westmont coûte 0,80 cents mais une affiche annonce que dés le premier janvier 2012, le prix passera à …. $1,60  soit le DOUBLE ! Puis quelques bâtiments immenses, sources de richesse il y a encore peu de temps, sont vides avec de larges panneaux sur lesquels est inscrit :  » For LEASE  » ( à louer) ou « For SALE  » ( à vendre). Sans jeux de mots, quelle SALE vision !!

Mais le havre qu’est Westmont ou Belvidere, loin des lieux communs devient notre réconfort.

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