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Harriet Beecher Stowe et l’Oncle Tom

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En ce 14 juin 1811 à Hartford, Connecticut naissait une petite fille appelée Harriet Beecher. Elevée dans une famille calviniste très stricte, elle subit l’influence des principes chrétiens qui la marquèrent profondément lorsque plus tard elle fit valoir ses valeurs morales et sociales.

Par André Girod

Il est des livres comme des hommes ou des femmes : ils laissent une trace indélébile dans l’Histoire. Cette œuvre, rare en réalité, est comme un coup de semonce et interpelle à la fois. Un fait ordinaire accepté de beaucoup est alors démontré comme une calamité et une honte pour certains.

Or  ce jour du 14 juin 2011 est le deux centième anniversaire de la naissance d’un «  bout de femme » qui révolutionna les Etats-Unis. En ce 14 juin 1811 à Hartford, Connecticut naissait une petite fille appelée Harriet Beecher. Elevée dans une famille calviniste très stricte, elle subit l’influence des principes chrétiens qui la marquèrent profondément lorsque plus tard elle fit valoir ses valeurs morales et sociales.

 

Très rapidement elle fut attirée non pas par la littérature au sens le plus noble du mot mais par un désir d’exprimer ses réflexions et ses opinions. S’étant mariée à Cincinnati, Ohio à un professeur de théologie, elle s’intéressa vivement à un conflit qui prenait de l’ampleur dans le pays : la guerre des esclavagistes aux antiesclavagistes. Cincinnati était à la limite entre le sud et le nord et les discussions étaient vives entre les deux camps. Harriet avait toujours pris parti pour le camp antiesclavagiste et sa foi et sa grande tolérance lui montraient la cruauté et l’horreur du sort des esclaves dans le Sud.

En 1850 une loi allait la catapulter dans l’Histoire : la « Fugitive Slave Law », la loi contre tous ceux et celles qui aidaient les esclaves fugitifs du Sud qui tentaient de partir vers le Nord. La loi punissait fortement ceux qui les aidaient en les cachant, les nourrissant ou leur prêtaient assistance pour échapper à leurs poursuivants, souvent des hommes sans scrupules et sans conscience. Ils pouvaient être condamnés à une sévère amende et jetés six mois en prison.

Harriet retourne en « Nouvelle Angleterre » ( New England) vers 1850 où son mari a trouvé un poste à l’Université Bowdoin, à Brunswick, Maine. Harriet alors prend sa plume comme une arme absolu et commence à écrire le livre qui marquera l’histoire des Etats-Unis : «  Uncle Tom’ Cabin » ( La case de l’Oncle Tom). Un journal local le « National Era » décide de publier le livre en série hebdomadaire comme c’était souvent la tradition à l’époque en Amérique et en Europe. De mai 1851 à avril 1852, l’écrit crée un phénomène littéraire. Lorsque le livre sort en mars 1852, 10 000 copies sont vendues en une semaine ! 300 000 copies la première année !

Harriet a mis l’esclavage et ses méfaits en pleine lumière : l’affrontement entre les deux camps deviendra d’abord verbalement terrible puis se terminera par une guerre sans merci entre le Nord et le Sud. Abraham Lincoln, lorsque Harriet lui fut présentée à Washington, dira :

«  So this is the little lady who made the big war. »

( C’est la petite dame qui a déclenché une si grande guerre.)

Dans de nombreux écrits antérieurs, il y avait bien eu des cris d’alarme mais ils étaient dispersés et ne s’adressaient pas au grand public. Par contre «  La Case de l’Oncle Tom » était une fiction, un roman, certes basé sur d’authentiques faits et pimenté par de sincères convictions.

Il toucha les Américains du Nord et certains du Sud droit au cœur car c’était un livre plein de vie, de rage, d’anecdotes qui démontraient la cruauté et la honte du système esclavagiste qui se perpétuait depuis plus d’un siècle.

Donc en ce jour, une pensée pour cette femme qui par un sursaut de courage et d’audace littéraire sut réveiller la conscience d’un grand nombre d’Américains.

 

Rosa Parks didn’t mind the Uncle Tom label, since she believed that great change could result from nonviolent moral protest. The Rev. Dr. Martin Luther King Jr., though often called an Uncle Tom, also stuck to principled nonviolence.

Their form of protest was just as active as Tom’s, and just as strong. Both Stowe and Tom deserve our reconsideration — and our respect.

En italique, Extraits du New York Times 

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