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American Tapestry – Le patchwork généalogique de Michelle Obama !

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L’arbre généalogique de Michelle Obama indique qu’en cinq générations, de Melvinia à Michelle, la famille est passée de l’esclavage à la plus haute marche des Etats-Unis. Exemple remarquable de l’émancipation des esclaves et du mélange extraordinaire des ethnies, des races, des origines de l’Amérique.

Par André Girod

Parmi les épouses des chefs d’état, une femme trouve une place particulière. Indépendante et fière du rôle qu’elle peut jouer dans son pays, Michele Obama n’a pas encore atteint la notoriété d’une Eleanor Roosevelt, la femme de F D Roosevelt ou la carrière politique d’une Hillary Clinton. Mais elle s’implique dans de nombreux projets dont le plus important est celui de la santé des enfants américains dont elle veut combattre l’obésité qui s’amplifie devant une certaine mal bouffe.

Pourtant dés les premiers instants où Michelle est apparue aux yeux du grand public, beaucoup se sont posés la question de savoir à quel ascendant blanc, elle devait cette peau métissée. Le cas de son mari était réglé : Barack avait une mère blanche et un père noir originaire du Kenya. L’historique de la mixité était récent, presque un événement contemporain vu l’âge du président.

Pour Michèle, la lignée avait subi les effets du « melting pot » bien avant ses parents et grand-parents.

Un livre récemment publié aux Etats-Unis semble apporter la réponse dans l’arbre généalogique de la « première dame » des Etats-Unis. Ecrit par Rachel L. Swarns et intitulé : «  American Tapestry : the story of the Black, White and multiracial ancestors of Michelle Obama »

Le titre pourrait se traduire par : « Le patchwork généalogique de Michelle Obama ! »

Alors comme beaucoup de personnes curieuses de savoir de qui elles descendent, Swarns se plongea dans l’étude de l’arbre généalogique de la femme du président. Les premiers ancêtres de Michelle, ses parents étaient forcément connus et rien dans ce mariage ne décelait une origine blanche. Il fallait remonter plus haut.

Elle arriva alors à une certaine Melvinia Shields. Esclave à sa naissance, la petite Melvinia fit partie des « lots » partagés par son « maître », David Patterson à sa mort en 1852. Elle avait six ans. La « negro girl Melvinia » comme ses maîtres l’appelaient se trouva « distribuée » aux héritiers parmi les meubles, accessoires, objets et bétail. Sa valeur comme esclave était estimée à 475 Dollars.

Malvina partit pour la Georgie avec la fille Patterson, Christianne qui avait épousé Henry Shields. Ils eurent quatre garçons. Lorsque Melvinia atteint l’âge de 15 ans, les fils Shields avaient entre 19 et 24 ans.

L’interrogation alors s’impose : Melvinia fut enceinte. De qui ? Pendant longtemps la question ne fut pas élucidée car à l’époque, les jeunes filles esclaves étaient souvent violées ou subissaient des pressions sexuelles de la part des propriétaires. Certains d’ailleurs comme Thomas Jefferson en faisaient des concubines. C’étaient monnaie courante dans le Sud. Lorsqu’un Noir violait une Blanche, il était pendu mais lorsqu’un Blanc violait une Noire, on le pardonnait car c’était la tradition !

De cette relation forcée, naquit un garçon Dolphus Shields. Autre tradition, les esclaves prenaient le nom de leur propriétaire.

Rachel Swarns dans son livre, grâce à des tests ADN sur les Shields descendants de Henry Shields et de ses quatre garçons démontre que celui qui avait eut une relation avec Melvinia fut Charles Shields, un des fils de Henry.

Dolphus épouse Alice Easleys, une jeune fille noire qui vivait dans sa communauté. Ce sera l’arrière – arrière – grand mère de Michelle Obama. Dolphus ressemblait d’après les témoins à un homme blanc tant sa peau était claire. Il ouvrit une église à Birmingham, la « First Ebenezer Baptist Church« . Il meurt en 1938 à l’âge de 90 ans à peu près. Je dis à peu près puisque les dates de naissance des Noirs n’étaient enregistrées nulle part sauf parfois dans une église. Peu connaissaient leur âge exact. Même les plus instruits. A Cedar Rapids, mon médecin, Percy Harris, était noir mais il ignorait sa date de naissance et où il était né, et cela entre les deux guerres mondiales.

Puis Alice donne naissance à Robert Shields qui aura un fils Purnell Shields, le grand père de Michelle Obama.

Car Michelle est descendante des Shields de par sa mère : elle est la fille de Fraser Robinson ( son nom de jeune fille) et de Marian Shields, fille de Purnell Shields. (Voir Arbre généalogique en bas de page).

L’arbre généalogique de Michelle Obama indique donc qu’en cinq générations, de Melvinia à Michelle, la famille est passée de l’esclavage à la plus haute marche des Etats-Unis. Exemple remarquable de l’émancipation des esclaves et du mélange extraordinaire des ethnies, des races, des origines de l’Amérique.

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