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Route 50, la Route Solitaire

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The Loneliest road, la route solitaire, la route abandonnée. Un des tronçons de route les plus désolés des Etats-Unis, et une expérience unique de conduite « au milieu de nulle part ».

« Running on empty » chantait en 1977 Jackson Browne. Quelques mots qui pourraient suffire à définir cette expérience surréaliste d’un voyage en voiture au fil d’une route sur laquelle vous n’aurez jamais à affronter aucun embouteillage.

Axe secondaire est-ouest, elle relie la Californie, le lac Tahoe et Carson City à l’Utah, en traversant le Nevada par son milieu. Depuis la création de l’autoroute, la Highway 80, plus au nord, la Route 50 a vu son trafic diminuer jusqu’à quasi-extinction. Bien sûr la Highway 80 est plus rapide pour se rendre de Salt Lake City à Reno ou inversement. C’est cependant une voie sans charme et sans grand intérêt, parcourue par des camions circulant pied au plancher sur la voie de gauche le plus souvent. A fuir si vous avez le temps donc, pour profiter du charme intemporel des routes d’autrefois.

La Loneliest road traverse des paysages semi-désertiques, alternant collines et vallées, enchaînant légers virages et longues lignes droites, et traversant quelques rares et minuscules villes historiques minières : AustinEureka et Ely.

Réputée pour sa monotonie, elle ne reçoit plus aujourd’hui que les amateurs de grands espaces, de solitude et de paysages sans fin. C’est justement sur cet aspect monotone et « désolé » que jouent les instances touristiques de l’Utah pour inciter le voyageur à emprunter ce trajet. Un « Kit de survie » est même offert aux touristes, lesquels le feront tamponner à certaines étapes, attestant ainsi de leur parcours sur la cette « route fantôme ».

Cette portion de la route 50 de quelque 640 km qui traverse le Nevada fait elle même partie d’un bien plus long trajet,

la Transcontinental Highway, encore appelée Lincoln Higway, reliant en 1913 Sacramento en Californie à Ocean City dans le Maryland, sur un parcours qui fut antérieurement, et pendant une brève période, celui du Pony Express.

Le nom de « Lonliest road in America » ne date que du milieu des années 1980, lorsqu’un journaliste du magazine Life parcourut ce trajet qu’il trouva mortellement ennuyeux. Le terme allait pourtant connaître un certain succès auprès des voyageurs et devenir un des symboles des vastes étendues semi-désertiques dont est constitué le Nevada.

Car si pour la quasi totalité des visiteurs, le nom de Nevada évoque les casinos, les lumières vives, l’activité ininterrompue et les buildings ultra modernes de Las Vegas et, dans une moindre mesure de Reno, il faut garder à l’esprit que l’Etat, le septième plus grand des Etats-Unis, est avant tout une vaste et majestueuse étendue, un espace infini et semi-désertique, d’une beauté à couper le souffle.

Le parcours commence à Carson City, la petite et charmante capitale du Nevada. Première étape, Fallon, communauté agricole et paradis des retraités, laquelle, avec ses 8 000 habitants, est la dernière « grande » ville avant d’attaquer « the empty« .

Il faudra ensuite parcourir 180 km avant de retrouver quelques bribes de civilisation, avec Austin et ses 200 habitants tout au plus.

De Fallon à Austin
Au sortir de Fallon, la route plonge dans le Great Basin du Nevada, une des régions les plus arides des Etats-Unis, alternant une série de dépressions longitudinales orientées nord-sud, à l’altitude moyenne de 1000 mètres, et des langues montagneuses parallèles, culminant entre 2 000 et 3 000 mètres.
Première « roadside attraction« , après Fallon, Grimes Point et ses rochers recouverts de gravures rupestres.

Puis vous apercevrez à moins d’une heure de route une éblouissante dune de sable blanc, Sand Mountain, dépassant les 180 mètres de hauteur; un phénomène naturel géologique, terrain de jeu de centaines d’amateurs de « dune buggy » le week-end.
Retour « in the empty« . Quelques ruines d’anciennes maisons de pionniers créent parfois une diversion à quelques mètres ou quelques centaines de mètres de part et d’autre de la route.

Se succèdent ensuite quelques reliques de l’ancien Pony Express, les restes éparpillés d’un village fantôme, puis le saugrenu Arbre aux Chaussures (shoe tree), un cotonnier massif, recouvert pour tout feuillage de centaines de vieilles savates éculées suspendues aux branches par paires. Surprenant.

Austin, Eureka, Ely
« Ville fantôme vivante » Austin prit naissance comme étape sur le trajet du Pony Express avant de devenir un centre minier dès 1860, au temps de la Ruée vers l’or. Des 10 000 habitants que comptait alors la ville, il n’en reste désormais que moins de trois cents.
La route devient plus sinueuse en abordant les reliefs du Toiyabe Range. Un peu de distraction pour rompre la monotonie des lignes droites.

Vient ensuite, nouvelle étape, nouvel îlot au milieu du désert, Eureka (600 habitants) dont le centre est occupé par le bâtiment rouge vif d’un opéra, construit en 1880, et dont la présence ne peut que surprendre dans cet environnement.

Une heure et vingt minutes de route de plus, et voici Ely, seule « grande » ville du parcours, avec un peu plus de quatre mille habitants, et étape véritablement touristique. Ancien relais de poste pour les diligences sur la route du Pony Express,

Ely connut une certaine fortune avec la découverte de filons de cuivre. On y visitera le Musée du rail du Northern Nevada et son « train fantôme », le Gost Train of Old Ely.

A Ely, il sera facile de faire étape dans un des nombreux motels que compte la ville.

De là, la route se prolonge dans la même direction, pour parvenir à Delta, une autre petite ville située à 1 h 30 vers l’est, dans la partie ouest de l’Utah.

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