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Littérature américaine – 1 La Période Coloniale

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Les premières œuvres de la littérature américaine, c’est-à-dire les premiers écrits de langue anglaise rédiges aux Etats-Unis sont un reflet et un produit de la culture coloniale. Nombre des écrivains, du Sud surtout, sont des voyageurs de passage sur le continent américain ou des Anglais fixés en Amérique, et qui composent, à l’intention des Européens, des journaux ou des relations de voyage qui, parfois, enjolivent le pays mais, le plus souvent, donnent un témoignage assez exact de la première civilisation coloniale.

Le plus ancien de ces mémorialistes est le capitaine John Smith dont l’oeuvre annonce cependant les débuts d’une tradition «héroïque», de même nature que la tradition «western» qui allait apparaître par la suite.

Les œuvres les plus intéressantes sont assurément à chercher parmi les écrits intimes de John Winthrop (1588-1649), qui fut le premier gouverneur de Bay Colony, Massachussets, et dont le journal, publié en 1790 seulement, sous le titre History of New England, permet, par sa naïveté même, d’entrer en contact direct avec les faits et les hommes.

Il en est de même des relations de William Bradford (1590-1657) qui, dans son History of Plymouth Plantation, raconte, en témoin autant qu’en acteur, l’expédition et les difficultés du Mayflower.

On pourrait y joindre les ouvrages de Sammuel Sewall, et Benjamin Franklin, lequel, entre autres fonctions importantes, occupa celles de premier ambassadeur américain en France. Celui-ci mérite cependant une mention particulière: non seulement il prive de leur «aura» théologique les vertus puritaines qu’il maintient mais surtout, par son pragmatisme simpliste et bon enfant, par son moralisme étroit, allié à un sens aigu des «affaires» et de l’efficacité, il fonde un certain «américanisme» que nombre d’écrivains à venir s’épuiseront à terrasser.

C’est aux côtés de Benjamin Franklin qu’il faudrait ranger St. John de Crevecoeur (1735-1813) dont les Letters of an American Farmer manifestent l’optimisme conquérant d’un physiocrate convaincu et offrent le mythe d’une Amérique accueillante et féconde qui permet à tous ses citoyens de vivre indépendants et vertueux.

Cependant, les seuls ouvrages jouissant vraiment de la faveur du public, au 17e siècle, étaient des ouvrages religieux: sermons puritains, traités d’édification, mémoires ou journaux intimes qui remplaçaient pour leurs auteurs la confession auriculaire. L’un des écrits les plus célèbres du temps fut The Day of Doom (1662) de Michael Wiggleworth, qui exposait en vers la théorie calviniste.

Après une dégradation du puritanisme, à peu prés contemporaine des élans optimistes d’un Franklin ou d’un Crevecceur, une renaissance religieuse se produisit, connue sous le nom de «Grand Réveil». Elle fut principalement animée par un pasteur de la Nouvelle-Angleterre, Jonathan Edwards, dont les Religious Affections présentent une assez curieuse union de mysticisme tragique et d’empirisme et fondent, par la-même, la transcendantalisme autant qu’elles annoncent la pensée de William James.

Il ne faudrait pas croire toutefois que la période coloniale, close en son austérité, ait été toutefois étrangère à la poésie.

Le genre fut bel et bien représenté mais, plus que tout autre à cette époque, il demeura anglais de style et d’inspiration.

Anne Bradstreet (1612–1672) énonçait des lieux communs moralisateurs dans le style métaphysique et mesuré d’un Spencer. Dès cette époque apparaît une tendance tenace, et des plus regrettables, de la poésie américaine à ne considérer le verbe qu’en «outil indispensable mais aux prérogatives limitées… (ainsi qu’) une méfiance à l’égard de la musique, de l’image et du pouvoir créateur du langage».

D’un autre point de vue, «sociologique» cette fois, il est intéressant de remarquer que le premier poète important des lettres américaines fut une femme. Cela permet de constater que, dès les débuts de la vie coloniale, la femme fut à la fois le but de l’homme et «l’ornement de sa vie». Jouissant de loisirs, elle avait la possibilité de lire et de se cultiver et fut ainsi tout naturellement portée à écrire.

Avant de voir s’achever cette période, it faut encore signaler quels étaient les foyers de la vie intellectuelle américaine. Boston, où le Harvard College fut crée en 1636New York et Philadelphie dirigeaient sans conteste les activités culturelles du pays.

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