Un Etat imprégné de culture indienne, des collines arborées des Black Hills aux reliefs déchiquetés des Badlands. Mais le Dakota du Sud c’est aussi Deadwood et l’Ouest sauvage, Mont Rushmore et ses sculptures monumentales, ou Sturgis et son grand rassemblement annuel de motards.
Le fleuve Missouri traverse le Sud Dakota et le divise en deux parties. A l’est se trouvent les villes les plus importantes et le pays des cultures. A l’ouest, ce sont les forêts des Black Hills, les réserves indiennes et des millions d’hectares d’élevage extensif de bétail.
On ne manque pas d’espace dans cet État de 200 000 km² à la population inférieure à celle de Boston. Ses vastes étendues sont propices à la randonnée, à l’aventure à cheval ou en moto-neige, ou au ski sur des pistes presque désertes.
L’exploration de ces territoires commença en 1743 avec les explorateurs français Louis-Joseph et François Verendrye à la recherche d’une route vers le Pacifique. Les Dakotas font partie de ce qu’était autrefois la Louisiane française, immense territoire s’étendant du Golfe du Mexique aux Montagnes Rocheuses, vendu en 1803 par Napoléon au Président Thomas Jefferson.
Les premières implantations de populations ne débutèrent cependant dans ces territoires qu’à partir de 1873, lorsqu’arrive le chemin de fer, et surtout dès 1874 avec la découverte d’or dans les Black Hills.
Le Sud Dakota recouvre les terres ancestrales des peuples indiens Lakota et Nakota, eux-mêmes éléments de la Nation Sioux. Une des plus importantes populations amérindiennes vit aujourd’hui dans le Sud Dakota : neuf tribus officielles et non moins de 60 000 personnes.
C’est dans le Sud Dakota, à quelque distance au nord de la capitale Pierre que fut tourné par Kevin Costner le film Danse avec les Loups (Dances with wolves).
Le sous-sol du Dakota du Sud recèle des sources chaudes.
A Hot Springs, c’est la source chaude d’Evans Plunge qui alimente la plus grande piscine chauffée du monde. Les principales villes de l’Etats sont Pierre, Rapid City, Sioux Falls, Aberdeen, Deadwood et Sturgis. Le Dakota du Sud est en terme de surface le 16e Etat de l’Union.
Pierre
Pratiquement au centre géographique de l’État (à égale distance entre Sioux Falls et Rapid City) et sur les bords du fleuve Missouri, Pierre (qui se prononce « peer »)est la deuxième plus petite capitale d’un État américain (après Montpelier, capitale du Vermont). A l’écart de l’axe routier principal traversant l’État qu’est l’Interstate 90, la ville fut construite à proximité du Fort Pierre, fort datant de 1817 et auquel fut donné pour nom celui d’un colon d’origine canadienne, Pierre Chouteau.
Les jardins du Capitole sont agrémentés d’un lac artificiel, domaine des oies et des canards, alimenté par un puits artésien fournissant de l’eau chaude. Le capitole, de style « Colonial Revival« , construit entre 1905 et 1910 est à visiter sans faute, avec son dôme impressionnant et son majestueux escalier de marbre. A découvrir dans cette petite capitale de moins de 14 000 habitants un certain nombre de belles demeures anciennes.
Sioux Falls
Plus grande ville du Sud Dakota, (148 000 habitants) pratiquement sur sa frontière Est, Sioux Falls s’étend sur la rivière Big Sioux, dont les chutes sont utilisées pour générer de l’électricité. Une ville moderne en partie construite en quartzite rose de la région, elle fut fondée en 1883 dans ce qui n’était alors que le « Territoire du Dakota » au cœur des Grandes Plaines. A découvrir, « Falls Park » et les chutes d’eau sur la Big Sioux River qui donnent son nom à Sioux Falls, le Centre d’Études de l’Ouest (Center of Western Studies) dont les collections ont pour but de préserver la riche histoire culturelle des Grandes Plaines, ainsi que la Cathédrale Saint Joseph dominant la ville.
Rapid City
Rapid City fut en 1876, durant la Ruée vers l’or, un point d’approvisionnement des camps miniers de la région. Le site était appelé « Paha Sapa » ou « Black Hills » par les Indiens en raison de la couleur vert sombre des forêts de pins ponderosa qui recouvrent les reliefs granitiques à proximité de la ville. Ne pas manquer l’originale « Art Alley« , l’Allée des Arts, dont les murs sont recouverts de peintures et de graffitis. A une dizaine de kilomètres du centre les amateurs de reptiles pourront visiter le Reptile Gardens (12,50 $) riche d’une des plus belles collections de serpents, de lézards et de crocodiliens des États-Unis. Rapid City est aussi le point de chute idéal pour la visite de Mont Rushmore.
Les Black Hills
A l’ouest de Rapid City, les Black Hills étaient vénérées par les Indiens comme une terre sacrée. La Forêt Nationale s’y étend sur 600.000 hectares. Un paradis pour les randonneurs au fil des sentiers serpentant entre les pins ponderosa dont la couleur sombre est à l’origine du nom de ce massif montagneux qui s’élève au cœur des grandes plaines comme une île au milieu de l’océan.
Deadwood
Au nord des Black Hills, dans la petite ville de Deadwood, sont enterrés deux des personnages les plus originaux de l’Ouest, Wild Bill Hickok et Calamity Jane. C’est dans un saloon de Deadwood, alors qu’il entamait une partie de poker, que fut tué Wild Bill Hickok en 1876. Et c’est dans le cimetière de la ville qu’il y est enterré, non loin de Calamity Jane. Un endroit à visiter sans faute pour les passionnés de l’Ouest sauvage comme pour ceux qui voudront se replonger dans l’atmosphère de la série HBO du même nom.
A Lead, entre Rapid City et Deadwood, où des gisements d’or furent découverts en 1874, se trouve la Mine d’Or d’Homestake, qui fut la plus grande mine d’or des États-Unis jusqu’à sa fermeture en 2002, et l’une des plus profondes du monde, puisqu’elle s’enfonce à 2 400 mètres sous la surface du sol.
Mont Rushmore
Dans les Black Hills « Mount Rushmore » est l’un des symboles les plus forts des États-Unis et l’une des attractions touristiques les plus aisément reconnues dans le monde entier.
Ces têtes géantes (chaque visage est haut de 18 mètres) de quatre Présidents des Etats-Unis (Washington, Jefferson, Lincoln et Theodore Roosevelt), furent sculptées entre 1927 et 1941 par Gutzon Borglum et son fils Lincoln, dans le granit de Mt Rushmore.
Un spectacle grandiose que de Mount Rushmore National Memorial, à environ 40 km au sud-ouest de Rapid City sur l’U.S. 16.
Crazy Horse Memorial
Une deuxième sculpture de grande envergure s’élève dans les Blacks Hills du Sud Dakota, à quelques kilomètres de distance de Mont Rushmore. Une œuvre commencée en 1948 par un des ingénieurs ayant travaillé avec Gutzon Borglum, le maître d’œuvre de Mont Rushmore. Toujours en travaux à l’heure actuelle et encore inachevée, la sculpture est une représentation équestre du chef Sioux Crazy Horse. Une fois achevée, cette immense statue sera le plus grand ouvrage de ce style au monde, avec une hauteur de 172 mètres et une longueur de 195 mètres.
Custer State Park
A Custer fut découvert, dès le début de la Ruée vers l’Or, l’un des tous premiers gisements des Black Hills. A Custer State Park se trouve rassemblé le plus gros troupeau de bisons (plus de 1.500 bisons vivant en liberté) du continent.
Wind Cave National Park
Une gigantesque grotte calcaire aux formations cristallines et dont le nom vient des courants d’air qui y entrent ou s’en échappent en fonction de la pression atmosphérique extérieure. Une des plus belles grottes des États-Unis et l’un des réseaux souterrains les plus longs et les plus complexes du monde. Mais Wind Cave National Park, compte aussi des étendues de prairies dans lesquelles vit un des derniers grands troupeaux de bisons du pays.
Jewel Cave National Monument
L’autre système souterrain du Dakota du Sud, Jewel Cave est la quatrième plus grande grotte au monde avec plus de 92 kilomètres de galeries répertoriées et cartographiées.
Badlands National Park
A 100 km au sud-est de Rapid City. Une bande de terrain d’allure désertique, absolument dépourvue d’arbres. Un kaléidoscope aux couleurs étranges et chatoyantes sur des admirables formations rocheuses produites par l’érosion et les intempéries.
Des ravins en dents de scie, des crêtes fantastiques, des flèches de cathédrales et des châteaux de contes de fées. C’est un des plus grands gisements au monde de fossiles d’époque Oligocene, vieux de 23 à 35 millions d’années.
Sturgis
Une petite ville des Black Hills, calme tout au long de l’année mais qui devient chaque première semaine du mois d’août depuis 1938 un fantastique rassemblement de motards chevauchant principalement la mythique Harley-Davidson. En l’espace de quelques jours, la population de Sturgis passe d’un calme 7 000 habitants à un bouillonnant et suractif nombre de 600 000 visiteurs.
Le Massacre de Wounded Knee
En 1890, le 29 décembre, les soldats du 7e régiment américain de Cavalerie sont chargés par le Président Benjamin Harrison d’arrêter les grands Chefs Indiens (dont Sitting Bull et Big Foot), et de les mener à Wounded Knee Creek pour y collecter leurs armes et celles de leurs tribus. Cette opération donnera lieux à un massacre avec pour conséquence la mort de plus de trois cents Indiens Sioux parmi lesquels nombre des femmes et d’enfants. Les restes du chef sioux Crazy Horse auraient, dit-on, été enterrés à Wounded Knee par sa famille, dans un endroit secret.
Wall
Le Wounded Knee Museum de Wall est entièrement dédié à cet événement, s’appuyant sur des écrits, des peintures et des dessins, s’efforçant d’apporter des preuves concrètes pour mieux comprendre ce tragique épisode, qui marqua symboliquement la fin de trois siècles de « Guerres Indiennes« .
Et sur la route de Wall, vous n’aurez pas pu échapper à la multitude de panneaux publicitaires dirigeant l’automobiliste vers un commerce des plus originaux, le « supermarché » Wall Drug fondé en 1931 à proximité de cette Interstate 90, grand axe des migrations d’Est en Ouest. Une « roadside attraction » des plus kitsch, une amusante « tourist-trap« , idéale pour acheter des boots, chapeaux et autres accessoires « western« , des souvenirs en tout genre et des décorations rococo pour meubler votre intérieur…