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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 7

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Charlotte, Bryan, Nancy, Ed, Becky, Dan, Pascale, Emilie, Matthews et même quelques anonymes… La suite de mes portraits américains.

 

Charlotte : The Epcot French Pavilion Hostess
Epcot est un immense parc d’attraction près de Disney World qui permet en moins de deux kilomètres de faire le tour du monde : France, Grande Bretagne, Mexique, Canada, Japon, Allemagne sont quelques-uns des pays qui ont ouvert un centre. Les Américains y vont pour se rappeler un voyage.
Dans le pavillon français, une rencontre surprenante qui pourrait aider ceux ou celles qui rêvent d’aller travailler aux Etats-Unis. Celle qui nous accueille s’appelle Charlotte : elle vient de Lille et est là depuis deux mois. Elle restera un an sous contrat. Intéressé, je lui pose des questions entre deux clients. Elle y répond avec un charmant sourire. Elle a obtenu le travail en passant par une agence, International services, qui recrute des «natifs» pour les différents pavillons. Les métiers sont divers : restauration, vente, services. Les entretiens ont lieu deux fois par an, à Lyon et à Paris. Les candidats rencontrent deux représentants : celui de Disney et la conversation est en anglais. Le deuxième représente le « French Pavilion » et l’entretien est en français. Ces informations sont confirmées par Marion qui vient de Montpellier.
Une fois aux Etats-Unis, les candidats retenus sont logés dans des résidences spéciales à Disney World et paient un loyer de 130 Dollars par semaine. Les frais de voyage ( transport en avion ) sont réglés par les participants sélectionnés.
Les horaires sont de 11 heures à 16 heures puis de 17 heures à 23 heures. Marion, comme serveuse est payée 4,65 Dollars de l’heure mais les pourboires ( de 18 à 20% de la facture) peuvent atteindre 200 Dollars par jour ce qui fait une somme rondelette à la fin du mois.
Les employés travaillent 40 heures par semaine et ont 2 jours de congé. Mais il leur est possible de combiner pour avoir 4 jours back to back et ainsi voyager à travers les Etats-Unis.
Enfin se nourrir est à leurs frais. L’assurance maladie est personnelle pour les 3 premiers mois, puis elle est à la charge de Disney et du « French Pavilion ».
Cette agence recrute pour tous les pays qui ont un pavillon à Epcot et les candidats doivent avoir la nationalité du pavillon.
Merci à Charlotte et à Marion pour ces précieux renseignements.

 


Bryan, Nancy et Ed : Citizen Patrol volunteers
L’affaire Trayvon Martin prend une envergure aux Etats-Unis qui dépasse l’incident grave de Sanford. Alors quelle est la règle en Floride.
En prenant de l’essence, je remarquai une voiture qui ressemblait beaucoup à une voiture de police. Mais sur les flancs était inscrit : « Citizen Patrol ». En quoi consistait cette patrouille ? Je rencontrai alors les trois volontaires : Bryan, Nancy et Ed qui gentiment répondirent à mes questions. Ils appartiennent au groupe de seize volontaires qui travaillent directement avec le bureau du sheriff. Ils patrouillent les rues de leur quartier. En cas de problème, ils appellent le sheriff mais ne peuvent en aucun cas intervenir pour arrêter quiconque. D’ailleurs ils ne sont pas armés.
Brian vient de Brooklin, New York et est en Floride, à la retraite, depuis 12 ans. Nancy vient de Virginie et participe depuis 5 ans. Elle vit en Floride depuis 20 ans. Enfin Ed vient du Maryland. Il était menuisier et, à la retraite, est venu en Floride.

A ma question concernant l’affaire Trayvon Martin et Zimmerman, l’homme qui patrouillait son quartier et qui tua le jeune Trayvon, quel était son rôle par rapport aux leurs ? Sans hésitation les trois indiquèrent que leur patrouille était reconnue par la police mais que Zimmermann en tant que vigile ne représentait que ses voisins. Ils ajoutèrent qu’il n’aurait jamais dû avoir un revolver en tant que vigile. Il pouvait en avoir un à titre privé comme tous les citoyens de Floride mais n’aurait pas dû le prendre ce soir-là. Il était en tort.
Pour être volontaire, il faut avoir plus de 19 ans, posséder un permis de conduire et avoir suivi une formation spécifique.
Leur rôle est de prévenir mais pas d’intervenir.

 

Becky : the Epcot Butterfly volunteer
Au pavillon des papillons, se tenait à l’entrée, Becky, volontaire pour aider les visiteurs. Jusqu’à la retraite, elle vivait à River Fall Massachussetts et s’était installée en Floride depuis plusieurs années. En vacances elle avait apprécié le climat de Floride et avait décidé de descendre avec son mari près d’Orlando.
Elle expliqua que ce pavillon n’est ouvert que quelques semaines par an. Les papillons sont ensuite libérés. L’année suivante des papillons sont emmenés pour la saison.
Le tout dit avec le sourire.

Mais Epcot comme Disneyworld et Universal Studios, a introduit une nouvelle notion de tourisme : tourisme à deux vitesses. Comme expliqué dans la conclusion de «Tourisme de destruction massive», Epcot a instauré des « fast track lanes » ( ligne prioritaire) pour les touristes qui peuvent payer un supplément au-dessus du prix normal (90 Dollars) de façon à passer rapidement dans les attractions, coupant ainsi les files d’attente.
Il y a donc des touristes « economy » et des touristes « first class », apportant plus de ressources au parc.
C’est une façon de gagner plus avec moins de touristes !

 

 


Dan : the Everglades Manager
Everglades National Park, en Floride, est une vaste étendue de marécages, mélange de « mangroves » et d’herbes aquatiques avec des îlots de terre ferme dont la partie la plus haute culmine à 8 pieds (moins de trois mètres) au-dessus du niveau de la mer. C’est le paradis des alligators ( qui ne supportent pas l’eau de mer) et des crocodiles, des hérons et de diverses espèces d’oiseaux.
En ce début du mois d’avril, les visiteurs sont nombreux surtout du côté de «lone Pine».
Ce jour là, Dan, le « Superintendant » (directeur général) du parc Everglades, était présent pour accompagner des VIP. Ce fut facile de commencer une conversation avec lui et il donna des renseignements intéressants : il est à la tête d’un personnel de 350 «rangers » qui couvrent tout le parc d’une superficie de plus de 600 000 hectares. Plus d’un million de visiteurs s’y rendent chaque année, dont 40% d’étrangers.

 

Pascale, Emilie and Matthews : Fans of Harry Potter
La famille des nos trois fans de Harry Potter avait décidé d’aller à « Universal Studios » voir le fameux « château Hogwarts » pour y rencontrer les sorciers Gadric, Helga, Rowena et Salazar. N’ayant jamais lu un seul des livres ou vu un seul des films, mes petits-enfants ont voulu m’initier à ces fabuleuses aventures. Ils ne voulaient pas que le grand-père meure débile. Sans trop d’efforts ils m’ont convaincu de pénétrer dans le château qui domine le parc du haut de son rocher. Nous approchâmes le lieu magique comme si on atteignait le Graal. Mais c’était se laisser entraîner dans un dédale de méandres faits avec des cordes et des chaines. On tournait en rond, dans tous les sens et les Américains ont cette capacité de vous tourner en bourrique quand il s’agit de maîtriser les foules. Deux heures de queue ayant toujours comme point de mire l’entrée du sublime château. Puis, transpirant comme des esclaves, nous vîmes devant nous, l’ultime étape avant de pénétrer le sombre corridor qui menait dans les entrailles du royaume. Trop tard pour reculer, le flot des visiteurs était irrésistible : vous avanciez malgré vous. Des écrans lançaient des avertissements graves quant à l’attitude à adopter. Des voix profondes, presque caverneuses sortaient des parois de pierres « artificielles ». Puis soudain, vous voilà assis dans un siège qui vous agrippe comme une main crochue et c’est l’enfer. Vous êtes chahuté, renversé, la tête en bas puis en l’air et vous semblez plonger dans les entrailles de la terre, dans l’enfer de Dante. Des animaux fantastiques et horribles surgissent en poussant des cris inhumains. Vous êtes à la merci de monstres qui vous font regretter d’être entré dans leur donjon.
Quand vous ressortez, la tête tourne et le cerveau tente de reprendre sa forme. Mais les petits-enfants sont ravis, ils ont vécu un rêve et moi un cauchemar. Mais pour être bien avec eux et paraître moderne et à la pointe de leur culture, un sacrifice est souvent nécessaire.
D’ailleurs Matthews y retourna, ce qui était au-delà de ma compréhension !

 


D.T.M. anonymous : no jobs
Sur un escalier de porche, trois jeunes Noirs se prélassent et discutent. C’est le milieu de la matinée par un jour de semaine. Interrogés, ils disent être au chômage : il n’y a plus de boulot dans la région, la région du Sud étant frappée durement par la crise. Pas besoin d’aller bien loin pour constater les dégâts : boutiques fermées à louer ou à vendre, maisons abandonnées, ateliers vides de leurs ouvriers. La situation est grave. Alors que faire pour ces jeunes qui n’ont pas fini le lycée et n’ont aucune qualification ? Pour survivre ce qui est un comble pour un Noir du Sud, ils travaillent « au noir ». Un petit boulot ici, un coup de main là et les quelques dollars misérablement gagnés les fait aller d’une semaine à l’autre. Mais comme il leur faut peu, pas de chauffage à payer, un ou deux repas par jour, pas de voiture à entretenir, pas d’assurance à fournir, ils s’en sortent à peine.
D’après les statistiques, il y a plus de 40% de chômeurs chez les jeunes Noirs au Sud des Etats-Unis et rien n’annonce une embellie.
C’est l’Amérique des 99%, délaissés, ostracisés et repoussés dans des zones de détresse.
Vous n’aurez pas leurs prénoms comme s’ils n’existaient plus.

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