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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 4

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Voici la suite de mes « Rencontres Insolites », portraits d’Américains rencontrés au hasard du voyage : Helen, James and Avery, Harry le biker, Buford le peintre, et Nancy, basket maker.

Helen : Jackson Pollock’s heritage guardian
A la pointe de Long Island, New York, dans le village de East Hampton, une colonie d’artistes s’était formée autour de Jackson Pollock, le maitre de la peinture abstraite (Voir Jackson Pollock, maître du Sanstitrisme) et de sa femme Lee Krasner.

Ils avaient acheté, grâce à de l’argent prêté par Peggy Guggenheim, une vieille ferme qui avait plus de trois cents ans. Ils l’avaient retapée, y avaient mis l’eau et le chauffage. Derrière la ferme, il y avait une grange que Pollock avait transformée en studio. Là, il posait ses toiles vierges au sol et faisait du « dripping », c’est-à-dire qu’il faisait couler la peinture avec de grands gestes pour la faire pleuvoir sur la toile.

Mais en 1956, à quelques centaines de mètres de sa maison, Pollock se tue en voiture.
Il est enterré au cimetière de la «Accabonac Road ». Sa tombe a pour particularité d’être formée d’un gros bloc de pierre sur lequel se trouve sa signature. Lee Krasner est enterrée près de Pollock mais avec un rocher beaucoup plus petit ! C’est la tradition dans ce cimetière pour les artistes de se faire enterrer sous une pierre.

Helen est la gardienne des lieux : elle organise pour l’université de New York à Stony Brook, des visites et séminaires pour artistes et étudiants. Gentiment elle nous a accueillis pour quelques instants. Elle parle avec beaucoup d’émotion de Pollock et nous fait revivre sa carrière. Elle vit au premier étage de la ferme, dans l’appartement occupé par Pollock et sa femme. Lieu de pèlerinage pour tous les admirateurs du grand artiste. Emouvant de voir ce lieu particulier.

James and Avery : our two Florida fishermen
Sur une longue jetée à Flagle, Floride, quelques pêcheurs lancent leurs lignes dans la mer. La plupart sont retraités et viennent passer le temps à « taquiner le goujon ». Deux d’entre eux sont frères : James et Avery. Ils viennent du nord de la Caroline et passent quelques jours à la pêche puisque les poissons « sont plus gros en Floride». Presque une galéjade comme disent ceux de Marseille. James était poseur de tapis et de moquettes. Il avait son magasin qui marchait bien. A présent, il joue au golf et surtout prend ses cannes à pêche et part quelque temps.
Il énonce ce qu’il peut attraper ici : blue fish, corker, whitfish (sorte de truite), sea mulet, sheephead et surtout le bonheur quand il en attrape un, le papano fish qui peut peser jusqu’à 30 livres.
Allons laissons les frères à leur plaisir même s’ils n’ont attrapé qu’un «sheephead » jusqu’à maintenant.


Harry : an Irish biker
Assis sur sa moto, Harry attend le client potentiel qui lui achèterait son engin pour 2 500 dollars. Harry a besoin d’argent car sa retraite n’est pas celle sur laquelle il comptait. Jusqu’à l’âge de soixante ans, Harry était camionneur et membre du syndicat des «Teamsters ». Ce fut longtemps le syndicat américain le plus puissant surtout du temps de Jimmy Hoffa. Tout le monde aux Etats-Unis connaît le sort du chef des Teamsters, l’ennemi numéro un de Robert Kennedy quand il était ministre de la justice dans le gouvernement de son frère, Jack. Un jour Jimmy disparut : son corps n’a jamais été retrouvé. On dit qu’il a été mis dans un cercueil en béton et jeté à la mer ! Il avait trop manigancé avec la Mafia !

Pendant de nombreuses années, Harry a payé ses cotisations mais de mauvais placements comme de nombreux fonds de retraite ont grandement diminué les ressources de la caisse des Teamsters, réduisant comme peau de chagrin les retraites de ses membres. Harry est, comme beaucoup de retraités américains, incapable de joindre les deux bouts avec sa « Social Security », la retraite fédérale des vieux et sa petite pension de camionneur. Alors il vend sa belle moto ! A $ 2500, c’est une affaire !

Il avait pourtant vécu son rêve américain, notre Harry ! Venu d’Irlande en 1968, il est devenu citoyen américain et avait un travail intéressant qui payait bien. Or il a perdu son boulot et a été mis à la retraite. Lui qui a parcouru toute l’Amérique avec son « big truck », il se contente maintenant du nord de la Floride ! Mais il aide les  » vétérans blessés  » en leur rendant visite deux fois par semaine.


Buford : the Savannah painter
Savannah comme de nombreuses communautés touristiques du Sud est remplie d’artistes qui tentent leur chance de vendre leurs œuvres. Près de la rivière, sous un magnifique magnolia, Buford finit une toile : la fontaine de France sous une allée de chênes couverts de mousse. Le prénom m’intrigue, c’est la première fois que je rencontre quelqu’un avec un tel nom. Il avoue qu’en effet c’est très rare.

Son parcours est aussi original, il va de ville en ville, de la Californie à la Géorgie en passant par l’Arizona. Il peint et écrit des chansons et enregistre des disques. Parfois il forme un groupe et donne des concerts. Un vrai vagabond. Il a même joué de la batterie avec Chuck Berry.

Maintenant il peint des vues de Savannah qu’il vend au plus offrant. Il fait de 5 à 7 œuvres par jour, ce qui lui suffit pour vivre.

Pourtant avant d’être artiste, il travaillait dans la construction et posait des cloisons de placo-plâtre, ce qui est très en demande aux Etats-Unis. Mais le pinceau et la toile l’attirèrent et il se lança dans cet art.
Les tableaux sont sympathiques et donnent une bonne réplique de ce qu’est Savannah.

Nancy : the sweetgrass basket weaver
Autour de Charleston, en Caroline du Sud, on peut voir un certain nombre de femmes noires qui font des paniers avec des herbes et des feuilles de palmiers. Elles poursuivent une longue tradition de fabrication de corbeilles et de paniers qu’avaient commencé les esclaves.

L’une d’entre elles s’appellent Nancy. Elle s’est lancée dans cet art il y a plus de quatre ans mais a très vite atteint un haut niveau de dextérité puisqu’elle a été choisie par le « Smithonian Institute » à Washington pour représenter la profession. Ce talent, dit-elle, vient du fait qu’elle était couturière avant de commencer à fabriquer des paniers. Il lui faut une journée pour faire un panier assez élaboré et le vend environ 150 dollars.

Elle est née et a été élevée dans la région et eut une arrière grand-mère qui avait été esclave dans son enfance et qui avait été vendue sur une place de marché. Beau travail Nancy!

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