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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 11

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Voyager c’est rencontrer les autres. Partout on croise des gens de toutes sortes avec indifférence. On les regarde quelques secondes et ils disparaissent à jamais de votre champ de vision puis sont totalement oubliés.

Alors il est bon de prendre le temps, quelques minutes, peut-être un quart d’heure pour savoir qui est cette personne. Et chacune apparaît sous un nouveau jour : c’est une lucarne qui s’ouvre sur un petit monde caché. Et l’on se sent mieux, car dans cette rubrique des rencontres insolites, tous celles et ceux interrogés laisseront une marque sur notre site.

Rien qu’à San Francisco, les raisons d’en savoir plus sur les gens que nous croisons sont nombreuses : c’est une ville exceptionnelle qui vit jour et nuit et attire tous les caractères possibles. C’est aussi une ville d’immigrants. Faisons connaissance ensemble avec ces « nouveaux amis ».

 

Danny : the Flower Lounge Manager
Danny dirige un restaurant chinois à San Francisco. Né à Hong Kong, il a émigré aux Etats-Unis quand il avait 17 ans. Il est venu directement à San Francisco. Parlant peu l’anglais, il a suivi des cours au lycée puis a fait un lycée professionnel. Tenté par la restauration, il a commencé par être serveur (waiter).

Depuis dix ans, il gère le « Flower Lounge ». Le restaurant sert de la cuisine typiquement chinoise et 80% des clients sont Chinois qui vivent dans la région de San Francisco. Tout le personnel parle le chinois. Parmi les autres clients il n’y a que 30% d’Américains, les autres étant des touristes.

Danny travaille 6 jours par semaine à raison de 10 heures par jour.

Le restaurant, ouvert en 1989, servait alors des ailerons de requins, un des plats favoris des clients. Mais ces plats ont été rayés de la carte en raison des risques de disparition qui pèsent sur cette espèce.

En tout cas le repas était excellent.

 

Sullivan, the San Francisco Cable Car Ambassador, 
Oscar, the Cable Car Conductor
Une des grands plaisirs des touristes à San Francisco est de prendre le « Cable Car« . Pittoresque, pratique pour découvrir la ville, c’est une attraction incontournable. Mais comment fonctionne ce système de transport ? Sullivan a bien voulu répondre à nos questions.

Son titre peut nous paraître surprenant : « Cable Car Ambassador ». C’est lui qui manœuvre l’engin dans les montées et les descentes en utilisant deux grandes manettes : celle qui permet d’agripper le câble qui tourne constamment et, aussi importante, celle du frein. Le câble tourne à la vitesse de 9 miles à l’heure (environ 14,5 km/h).

Avant d’être conducteur de cable car, Sullivan était chauffeur d’autobus, métier qu’il pense être moins difficile que de diriger un tram.

Il travaille 5 jours par semaine, week-end y compris. Il ne travaille pas les lundi et mardi.

Pour aller du « Wharf » à « Market Street » il faut environ 20 minutes. Cela approche d’une heure aller et retour. Il fait 5 voyages dans sa journée. Ses passagers sont à 65% des touristes. Mais 35% sont des habitants de la ville car le « cable Car » n’est pas uniquement une attraction pour les étrangers mais un moyen de transport régulier pour traverser San Francisco.

Ce que craint le plus Sullivan quand il est aux manettes, ce sont ceux qui sautent en marche alors que l’engin n’est pas arrêté surtout lorsqu’ils descendent du côté de la circulation des voitures. Mais quand il voit que des passagers prennent le câble car en route, il l’arrête et leur demande de descendre. Il ne les accepte pas, trop dangereux.

Un détail amusant : Sullivan est né à San Francisco mais il a pris le cable car pour la première fois quand il l’a conduit !

Sullivan a un mois de vacances par an, qu’il peut prendre quand il veut.

Il est aidé par un coéquipier : Oscar the conductor. Oscar vérifie que les passagers paient leur trajet et il aide aussi Sullivan avec le frein arrière dans les descentes. Oscar est aux Etats-Unis depuis 30 ans. Il vient du Guatemala.

 

Russ : The San Francisco street painter
Au centre de San Francisco, se trouve en face du Drake Hotel, une jolie place qui reçoit de nombreux artistes. C’est là que j’ai rencontré Russ, le peintre des rues de San Francisco.

Son parcours est étrange : il a fait des études supérieures de finances à l’université de l’Arizona pour travailler de nombreuses années pour la firme « Standards and Poors », l’agence de notation qui s’est bien fait connaître en France dernièrement lorsqu’elle a baissé la note de notre pays. Mais au fond de lui, Russ voulait devenir peintre. Au bout de 7 ans, il abandonne son poste et se lance dans sa passion : la peinture.

« Je suis inspiré par le mouvement, la couleur vive et l’interaction entre les gens et leur environnement. Saisir cet instant m’apporte beaucoup d’émotions ».

Russ s’est lancé dans l’art sans formation particulière, c’est à l’instinct qu’il a créé ses œuvres. Elles se vendent de $ 500 à plus de $ 2 500. Il se dit à présent très heureux d’avoir changé de voie, surtout avec les problèmes que connaît la finance depuis 5 ans !

Son rêve : exposer en Provence ! Peut-être un jour dans « les Jardins de Magali », à Lauris, comme de nombreux artistes étrangers !

 

Sara : the alligator baker
Derrière sa vitrine, Sara démontre comment préparer les produits « Boudin », le fameux boulanger de San Francisco. Elle fabrique des animaux : tortues, ours, alligators, homards, crabes. Avec une pâte spéciale (eau, farine, levure), qu’elle laisse reposer 24 heures. Le goût en est particulier, un peu amer : c’est le « Sour Dough » la pâte amère célèbre en Amérique.

L’animal favori de Sara est l’ours, suivi de l’alligator. Une fois tous les quinze jours, elle fait un alligator spécial : 5 pieds de long, 35 livres cuit dans un four de 8 pieds de long. Ce pain est fait sur commande : anniversaire ou pour des restaurants. Il se vend $100 pièce. Sa confection nécessite 3 heures, dont 40 minutes de cuisson.

La boulangerie est d’origine française. En 1849, un Français, Boudin, vint s’installer à San Francisco et fabriqua son pain à la française. Il eut un succès immédiat. Elle est située au cœur de l’ « embarcadero ». Une des spécialités du quartier est la soupe « clam Chowder » qui se sert dans un pain rond faisant office de bol.

 


 Les : The Embarcado Crab Cracker
Un autre lieu de promenade symbolique à San Francisco : le « Wharf » ou « Embarcadero » (l’embarcadaire). En un mot le port de San Francisco où se trouvent les bateaux de pêche. Tous les jours ils reviennent de mer avec des crustacés : crabes, coquillages (clams), homards. Alors devant les grands restaurants se sont ouverts des stands où les touristes peuvent acheter un panier de crabes ( bien cuits, ils ne se battent plus !), une barquette de homards, une assiettée d’huîtres ou une soupe « Clam chowder » dont la recette vient de Boston.

Derrière son comptoir règne Les, l’ouvreur d’huîtres et le craqueur de crabes. D’une poigne ferme, il prépare les huîtres et dissèque les crabes et homards qu’il vendra à midi. Il commence à son poste à 6 heures 30 à l’arrivée des bateaux. Dans une journée qu’il termine à 16 heures, il vend en moyenne 240 huîtres, 100 crabes et une centaine de bols de soupe.

Il n’est qu’employé, mais il fait ce métier depuis 14 ans. Il vient de Los Angeles et a travaillé dans des restaurants avant de tenir ce stand.

Il est présent 5 jours par semaine. Ses journées de repos : lundi et mardi. Les week ends sont trop chargés pour être absent.

 


Dave : the San Francisco Street Blues Musician
Sur les trottoirs du « Wharf », toute la journée, on peut entendre des musiciens de tous styles : chanteurs de blues, joueurs de jazz.

Ce matin-là vient s’installer Dave, le joueur de blues. Il est de San Francisco. Etrange comme ceux qui naissent et habitent San Francisco ont du mal à quitter cette ville mythique !

Musicien professionnel, il a déjà enregistré huit Cds dans lesquels il joue de la guitare, de l’harmonica et du banjo.
A-t-il suivi des cours de musique ? Non, dit Dave, il a appris sur le tas. C’est un autodidacte. Il en tire un revenu qui le fait vivre mais sans précision de chiffres !

Pour l’écouter il a un site : www.davearl.com
Il y vend aussi des Cds en ligne.

Mais passer un quart d’heure sur un trottoir de San Francisco, sous un beau ciel bleu et un horizon à couper le souffle à écouter Dave vaut bien une place chère de concert à Bercy !

 


Jenny : the happiest waitress in San Francisco
Quand Jenny est née, elle s’appelait Sovanthong. Au Cambodge, les prénoms portent souvent des messages : le sien signifie « Paradis et Or ». Mais le sort s’est acharné sur elle : malade, elle fut soigné par un vieux docteur, moitié chamane qui a alors vu qu’elle était possédée par l’esprit d’un fantôme qui voulait en faire sa propre fille. Mais le vieux docteur Savandee (Bon Paradis) la sauva.

Commencer sa vie avec cette menace ne l’a pas privée d’une bonne disposition. A 17 ans, son rêve de partir aux Etats-Unis, son « American Dream » se réalise. Elle va de restaurant en restaurant comme cuisinière et comme serveuse, toujours à San Francisco. Elle dit qu’une fois ici, personne ne veut plus en partir. Avec la baie, un magnifique paysage, et cette façon de vivre particulière, qui veut quitter San Francisco ?

Jenny se marie, a quatre enfants, deux filles et deux garçons puis 7 petits-enfants qui eux sont devenus vraiment américains. Mais elle a gardé ses coutumes, elle va au temple bouddhiste qui se trouve à Stockton et retrouve ses amis qui vivent à Long Beach, la ville cambodgienne de Californie.

Tous les jours, quand on allait prendre notre petit déjeuner, Jenny venait tout sourire nous servir. Un rayon de soleil qui illumine le restaurant. Tellement heureux de parler de Jenny.

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