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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 12

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Au nord de la Californie, le long de la côte pacifique, s’étend un état qui ne fait pas souvent parler de lui : l’Oregon semble mener une vie paisible et les villages et villes sont comme enrobés d’immenses forêts de conifères. Ces épaisses pelisses vertes étouffent un peu les bruits des habitants. Mais en regardant bien autour de soi, on trouve des personnages intéressants qui vous parlent avec beaucoup de simplicité et d’ouverture d’esprit de leur métier et de leurs centres intérêts.

 

Harvey : the Burl Woodman

En prenant des voies secondaires ou des routes vicinales, vous avez la joie de voir des sites mystérieux tenus par des personnages hors du commun.
A un virage nous apparaît soudain un gigantesque tas de bois : troncs, souches, racines, branches, empilés pèle-mêle au bord de la route. Mais à y regarder de près, on remarque comme des sculptures naturelles, des formes fantastiques, travaillées pour donner des œuvres uniques. Qui a pu concevoir ce travail ?

Assis sur un chariot de golf, Harvey est le maître de ces lieux. Il explique que tout ce qu’il y a dans cet endroit est du « burl wood ». Le burl wood, ce sont des excroissances qui poussent sur les arbres. Elles ont des textures différentes du bois : plus doux, comme du marbre, aussi marbrées, et qui se travaillent difficilement.

Depuis 26 ans, Harvey fabrique des objets avec ces malformations. Les bûcherons, les propriétaires lui apportent tous ces matériaux pour son industrie.

Harvey vient de Los Angeles : il s’occupait d’un studio d’arts et de travaux manuels. Mais l’établissement ferma et Harvey décida de commencer une nouvelle vie. Avec Joy, sa femme il vint s’installer dans l’Oregon et se mit à travailler le Burl wood. A se promener dans son magasin et dans la vaste cour qui l’entoure, il est remarquable de voir toutes ces formes de bois, la nuance des couleurs et la finesse du grain. On ne s’en lasse pas. Les touristes s’arrêtent nombreux. Harvey et sa famille sont heureux de vous faire faire un tour.

Le hasard a fait qu’une semaine plus tard, en entrant dans un restaurant loin de chez eux, surprise, Harvey et Joy étaient déjà à une table !

 

 

Josie : the professionnal La Pine public librarian

Il est des bâtiments publics qui sont indispensables dans les villes ou à la campagne : c’est la bibliothèque municipale. Qu’en est-il des bibliothèques américaines ? La bibliothèque de La Pine dans l’Oregon est dans une bourgade d’environ 1 600 habitants, 5 000 avec les environs.

Josie est née à Newport, une ville de la côte du Pacifique. Après le lycée, elle prépare un master en gestion de bibliothèque à l’université du Wisconsin à Madison. Il y cinquante universités qui sont recommandées aux Etats-Unis pour cette formation.

Sa responsabilité ne consiste pas seulement à prêter des livres mais aussi à aider au développement économique de sa région, préparer les jeunes à choisir des formations et leur montrer les opportunités disponibles dans différents secteurs de l’économie.

Sa bibliothèque est une « floating Library » parce qu’elle dépend d’un centre situé à Bend, la grande ville du comté. Elle est aidée par 4 personnes car elle s’occupe deux jours par semaine d’une autre bibliothèque à Sunriver.

Dans la salle principale, Josie a 18 ordinateurs que peuvent utiliser les possesseurs de la carte de bibliothèque.

Le responsable des bibliothèques se trouve à Bend, dans la bibliothèque principale.

 

 

Kevin : the Bend Public Library Director

Pour en savoir plus sur le fonctionnement d’une bibliothèque municipale, il faut se rendre dans la ville de Bend (80 000 habitants). Kevin me reçoit dans son bureau. On parle budget : il est de 10 millions de Dollars ( 8 millions d’Euros). Les fonds viennent d’une taxe spéciale basée sur les valeurs immobilières du comté. La gestion est indépendante de la gestion de la ville. Mais les cinq dernières années, le budget a connu une réduction en raison à la crise. Ce budget permet d’employer 120 personnes à travers les 6 bibliothèques annexes du comté dont celle de La Pine. La bibliothèque principale de Bend en emploie 30.

Kevin est directeur depuis trois ans mais travaille comme bibliothécaire depuis plus de vingt ans. Il a donc vu bien des changements depuis le livre papier au livre numérique ( Digital book).

Les lecteurs ont maintenant accès aux livres numériques qu’ils peuvent enregistrer directement sur leur e book.

La région compte environ 160 000 habitants et Kevin remarque que la bibliothèque a distribué 100 000 cartes. Un joli pourcentage !

A la question de savoir si l’informatique éloigne les jeunes de la bibliothèque, Kevin répond que l’approche est différente à présent : plus de DVD, de Cds et d’enregistrements numériques… parfois sur leur téléphone portable. Lire un texte sur un petit écran n’est certainement pas l’idéal !

Mais, soupire Kevin, il faut apprendre à s’adapter à son temps !

La bibliothèque invite un auteur par an à venir présenter ses œuvres. Une fondation associée à la bibliothèque invite quatre auteurs par an pour discuter de leur travail.

Un comité sélectionne et achète 40 000 livres par an pour un budget d’un million de dollars. Mais 40 000 livres doivent être enlevés : ils sont donnés ou vendus.

Pour le remercier de son temps, j’ai laissé une copie de « French American class ».

 

Jacklynn : the pottery painting studio employee

En passant le long des boutiques de Bend, une vaste vitrine attire le regard : dans une salle, des tables et des enfants qui peignent des objets en terre. J’entre et je rencontre Jacklynn, qui s’occupe du studio. Les adultes et enfants viennent et choisissent un objet qui sera peint puis passé au four.

Elle-même se dit artiste car elle peint sur toile mais à ses moments de libre. Elle a beaucoup à faire à s’occuper de ceux qui sont présents et développent leur talent.

Un lieu bien sympathique pour jeunes et moins jeunes qui veulent faire de la poterie.

 

Kathy : The gray whale watcher

En suivant la 101 North en direction de Newport, la route longe la côte, la dominant par des aires d‘observation. Sur l’une d’elles plusieurs personnes, jumelles collées aux yeux semblent regarder au loin. Puis l’un d’eux pointe un doigt vers l’horizon et les autres suivent. Que peuvent-elles faire alors que le ciel est gris et bas ?

En m’approchant de l’une d’elles, je comprends qu’elles sont là pour observer la montée vers le nord des baleines Gray.

Kathy répond facilement à mes questions : elle vient de l’Illinois et a étudié à l’université de Denver, Colorado. Ses études ont porté sur « business ». Elle est devenue directrice des ressources humaines pour de nombreuses grandes compagnies. Puis à la retraite en 2005, elle s’est installée dans l’Oregon. A présent elle est volontaire pour suivre la marche des baleines qui remontent de Baja, au Mexique vers la mer de Bering, face à l’Alaska. Elle fait ses rapports sur ses observations à l’ « Oregon State University, Marine Mamal Institute » qui étudie l’évolution des baleines.

L’époque de ces observations, où les volontaires identifient et comptent le nombre de baleines, se situe vers la fin mars dans un sens vers le nord et autour de Noël, vers le sud. Depuis une vingtaine d’années, le nombre est stable : environ 18 000 baleines transitent le long de la côte de l’Oregon.

Il y a trente ans, elles étaient chassées mais des lois fédérales les protègent à présent.

L’université a instauré 24 centres d’observation le long de la côte, avec 400 volontaires. Ils peuvent ainsi voir environ 30 baleines par heure lorsqu’elles vont vers le sud mais elles sont plus dispersées quand elles remontent, environ 7/8 par heure.

Une baleine peut atteindre 14 mètres de longueur et peser près de 31 tonnes. Les femelles sont en général plus grandes que les mâles.

Les femelles donnent naissance à un petit dans la région du Mexique. La migration vers le nord est donc plus lente et plus longue car les mères doivent protéger leurs petits contre les orques.

Heureuse d’avoir pu partager ses observations, Kathy m’a fait don d’une belle étiquette à mettre sur mon pare-brise !

 


Ted : the Newport Library Director

Pourquoi un autre portrait d’un bibliothécaire ? Kevin de Bend s’occupe d’un système important de bibliothèques. Par contre Ted ne s’occupe que d’une bibliothèque dans une ville de 10 000 habitants située au bord de la mer.

Newport est en réalité un petit port fort agréable qui l’été attire plus de 2 millions de visiteurs. En mars la ville est très calme.

Nous avons le temps de bien parler de ses responsabilités. La bibliothèque emploie 14 personnes dont la moitié à mi-temps. Son budget est de 950 000 dollars qui proviennent pour 600 000 des taxes sur l’immobilier de la ville et 350 000 du Comté.

Avant de venir dans l’Oregon, Ted habitait l’Iowa. Il a eu sa licence de l’Iowa University à Iowa City, la même université où j’ai obtenu un master. La glace a donc vite fondu. Il a commencé à travailler comme chauffeur d’une « Floating book mobile » ( une bibliothèque mobile). Intéressé par les livres, il a poursuivi ses études à l’Université de Kent dans l’Ohio. Puis il a trouvé un poste à Akron, Ohio, puis dans le Nebraska.

Enfin il a lu l’annonce d’un poste à Newport, Oregon où il a été accepté il y a quatre ans.

Sa bibliothèque compte 15 000 membres avec carte. La bibliothèque reçoit une moyenne de 700 lecteurs par jour.

Son comité achète 7 000 livres par an et donne les anciens à un organisme qui s’appelle « Better World Books ». Ces livres sont envoyés dans les pays sous-développés.

La question de l’évolution de la lecture a été abordée : E books contre paper books ! La bibliothèque est reliée à un vaste système de prêt de livres électroniques. De plus en plus de lecteurs choisissent cette méthode. Mais des activités sont organisées pour attirer les jeunes des écoles primaires vers la lecture. Un programme d’été intense est organisé.

Enfin la bibliothèque invite de 6 à 12 auteurs par an pour parler de leurs œuvres.

Pour terminer et le situer sur l’échelle des salaires aux Etats-Unis, il touche un salaire entre celui d’enseignant et de directeur d’école.

A la fin il a reçu une copie du livre sur les classes franco-américaines.

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