Célèbre pour ses parcs et ses avenues aux chênes séculaires festonnés de mousse espagnole, pour ses demeures anciennes, ses fontaines et ses balcons en fer forgé, mais aussi pour sa douceur de vivre et son hospitalité, Savannah est l’une des villes les plus agréables et les plus pittoresques des Etats-Unis.
Le fondateur de Savannah se nomme James Oglethorpe. En février 1733, il débarque sur les rivages de la Savannah River à la tête d’un groupe de 120 immigrants anglais et écossais, donnant naissance à la Géorgie, ainsi nommée en l’honneur du roi d’Angleterre Georges II.
Dernière et plus méridionale des 13 colonies américaines, la Géorgie servit de tampon entre la Caroline du Sud, colonie de la couronne d’Angleterre, et la Floride appartenant à la couronne d’Espagne, limitant ainsi la progression des Espagnols vers le nord.
Assez rare dans les implantations des colonies américaines, une bonne entente entre les nouveaux-venus et les tribus Yamacraw installées sur le territoire permit à la colonie d’établir la ville de Savannah, laquelle put s’étendre rapidement et ne tarda pas à connaître la prospérité.
La particularité de Savannah, réside dans son plan urbain géométrique régulier, de type damier, urbanisme planifié précurseur à cette époque, et qui se généralisera bien plus tard dans les grandes métropoles industrielles américaines. Un plan conçu et réalisé par le fondateur James Oglethorpe lui-même : les larges avenues bordées d’arbres coupent les rues à angle droit; à intervalles réguliers sont aménagés des parcs rectangulaires largement arborés et souvent agrémentés de fontaines ou de statues.
Sur les 24 parcs d’origine, 22 sont toujours partie intégrante de la ville historique, espaces de verdure et de tranquillité, où l’on apprécie l’ombre et la fraîcheur offertes par les chênes séculaires aux branches festonnées de mousse espagnole.
Libérée en 1782 des mains de l’armée anglaise auxquelles elle était tombée au début de la Guerre d’Indépendance (1775-1783), Savannah connut une grande prospérité avec le commerce maritime. Les productions locales de Géorgie et de Caroline du Sud, principalement riz et coton étaient envoyées au port situé sur la rive droite de la Savannah river (au nord de l’actuel district historique).
Le port, qui rivalisa par l’importance de son trafic avec celui de la proche Charleston, fut le témoin actif du « commerce triangulaire » par lequel le commerce des esclaves et la vente des matière premières furent organisés entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. La richesse des sols et un climat favorable à la culture du riz et du coton renforcèrent le besoin des grands propriétaires en en main d’œuvre originaire du continent Noir. L’essor économique était enclenché et, entre la fin de la guerre d’Indépendance et le début de la Guerre Civile Savannah concurrença Charleston sur un autre point : le luxe et la somptuosité des demeures qui y furent construites par les plus riches de ses habitants.
Comme nombre de grandes villes de l’époque, Savannah eut à connaître quelques revers : une épidémie de fièvre jaune, en 1880, décima 10% de la population; deux incendies dévastateurs, en 1776 et en 1820, au lendemain desquels il fallut se mettre à reconstruire…
Jusqu’à ce qu’éclate la Guerre Civile (ou Guerre de Sécession – 1861-1865), Savannah fut réputée pour sa douceur de vivre, pour son mode de vie propre au « Vieux Sud« , pour sa vie sociale et intellectuelle, tout autant que pour la réussite de son développement urbain.
La guerre civile déclencha le blocus du port de Savannah et l’effondrement de l’économie. L’armée de l’union saisit en 1862 Fort Pulawski, réputé imprenable. La ville elle-même resta libre deux ans de plus, jusqu’à l’arrivée du Général Sherman qui, en novembre 1864, après avoir réduit Atlanta en cendres, investit Savannah lors de sa célèbre « Marche vers la mer » ou « Campagne de Savannah ».
Mais Savannah fut préservée de la destruction et n’eût pas à subir le terrible sort que connut Atlanta. Des années de reconstruction économique furent cependant nécessaires. Une reconstruction rendue plus difficile avec le paiement par le Sud de la dette de guerre du vaincu, et avec l’abolition de l’esclavage sur lequel l’économie reposait.
Il faudra attendre presque un siècle, jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, pour que Savannah soit définitivement sortie de la torpeur dans laquelle la fratricide Guerre de Sécession l’avait plongée. Un retour de l’économie industrielle et agricole, accompagné de l’essor de la culture et du tourisme dans cette ville qui non seulement survécut à la Guerre Civile, mais fut sauvegardée à partir de 1950 des velléités de rénovations sauvages de l’après Guerre mondiale avec le classement au titre de « patrimoine historique » de ses demeures anciennes et de ses parcs par l’Historic Savannah Foundation.
Au terme de plus de deux siècles d’une histoire mouvementée, alternant douceur de vivre et périodes sombres, Savannah est aujourd’hui une ville captivante, dans laquelle le touriste a plaisir à flâner, profitant d’un climat d’une grande douceur même en hiver, sous les chênes séculaires recouvert de cette mousse espagnole si caractéristique de l’atmosphère du « Vieux Sud ».
Que voir à Savannah
Le District Historique de Savannah, établi en 1966, est l’un quartiers historiques les plus étendus des Etats-Unis. Il s’étend des rives de la Savannah River, au nord, jusqu’au parc Forsyth, au sud.
Les Parcs – Vingt-deux parcs sont ménagés de façon géométrique à certains angles de rues. De nombreux bancs permettent de s’y asseoir à l’ombre des grands chênes. Visitez aussi le grand Forsyth Park, sa magnifique allée de chênes et sa belle fontaine, au sud du district historique.
Les maisons « Antebellum » (antérieures à la Guerre Civile) – The Pirate’s House (la Maison des Pirates), la Juliette Gordon Law House, la Mercer House, la Green-Meldrim Mansion, la Old Sorel House…
Le Riverfront – un quartier actif et commercial où ont été conservés les entrepôts du 19e et du début du 20e siècle.
Franklin Square/City Market – Un petit secteur réputé pour ses cafés et ses restaurants.
Les lieux de culte – St John Episcopal Church, First African Baptist Church, Independant Presbyterian Church, Lutheran Church of the Ascension, et le Temple Mickeve Israel, troisième plus ancienne synagogue d’Amérique.
Les musées – The Telfair Academy of Arts and Sciences, Le Jepson Center for the Arts.
Et à proximité, Tybee Island, la plage de Savannah.