Ne manquez pas !
Accueil / Uncategorized / Littérature américaine – 8 – Entre-deux Guerres (2)

Littérature américaine – 8 – Entre-deux Guerres (2)

4/5 - (1 vote)

Après la crise économique de 1929, une nouvelle génération se lève, assez différente, et qui fait de l’engagement politique son unique loi.

A l’ancien combattant tourmenté et déçu fait place le romancier prolétarien, appartenant souvent à une minorité opprimée, Irlandais, Juifs ou Noirs. En fait, il reste peu de choses de cette littérature engagée dont la plupart des œuvres ont considérablement vieilli.

Steinbeck
Le meilleur de John Steinbeck (1902-1968) n’est pas à chercher dans ses romans de revendication sociale comme In Dubious Battle (1936) mais dans ses fresques à la fois picaresques et prolétariennes, Tortilla Flat (1935), Of Mice and Men (Des Souris et des Hommes, 1937), dont le symbolisme trop clair paraît un peu daté, et surtout The Grapes of Wrath (Les Raisins de la Colère, 1939) qui demeure, par son caractère épique, une oeuvre très forte. L’impersonnalité et le détachement de narrateur dont Steinbeck avait fait sa règle lui permettent, certes, d’exceller dans l’art de la nouvelle, et dans la représentation de la vie, mais le limitent un peu à des personnages frustes et sans complexité.

Peu d’œuvres sont aussi clairement inscrites dans leur époque que celle de James T. Farrell (1904-1979). Lié à la population irlando-américaine de Chicago, Farrell s’acharne contre les préjuges raciaux, sociaux, religieux et autres. Mais sa prolixité, son style relaché ont malheureusement gâté Young LoniganJudgment Day ou Gas-House McGinty.

Il faut classer un peu à part les écrivains du Sud dont l’appartenance géographique a largement caractérisé l’oeuvre.

 

Faulkner
William Faulkner (1897-1962) appartient certes à cette «école du Sud» mais sa personnalité, son prodigieux génie romanesque qui lui permet de faire éclater le cadre du roman traditionnel et de créer des techniques nouvelles le mettent hors de toute classification.

L’aspect premier de son oeuvre est celui d’une comédie humaine presque toute entière située dans l’Etat du Mississipi, fresque d’un monde social en décadence dont les désordres, sexuels surtout, atteignent non seulement une aristocratie moribonde mais le prolétariat noir et blanc. Les relations ambiguës et violentes qui existent entre Noirs et Blancs font de cette oeuvre «un poème tragique, plein de bruit et de fureur».

Dès Sartoris (1929), Faulkner opte définitivement pour le Sud dont les personnages monstrueux, dégénérés, alcooliques, portent cependant témoignage sur la condition humaine dans la mesure ou ils ont la portée métaphysique des héros de la tragédie antique. Le salut de ce peuple n’est que «dans son aptitude a la souffrance »

Les Noirs, mais aussi les criminels et les prostituées sont les Justes. Mais ce poème tragique est dédié au Temps et à la Mémoire et c’est sans doute la part la plus originale du génie de Faulkner.

Le style long, sinueux, semé d’incidentes et de parenthèses de The Sound and the Fury (Le Bruit et la Fureur), se fait plus touffu encore dans As I Lay Dying (Tandis que j’agonise), SanctuaryLight in August (Lumière d’août), ou, The Wild Palms.

Mais ce n’est pas, tant s’en faut, gratuit. Faulkner essaie d’appréhender le plus de réalité possible en même temps, il lutte contre la convention romanesque qui consiste à présenter successivement des événements qui sont en fait contemporains et qui, en tant que tels, influent les uns sur les autres.

Il fait aussi coïncider, comme chacun de nous le fait dans le rêve et le discours solitaire, le présent, le passé et l’avenir au point que le lecteur est aussi désemparé que le sont les personnages qui perdent parfois le sentiment de leur identité. On ne lui connaît guère de détracteurs; ceux qui l’ignorent le font par un refus conscient des difficultés de tous ordres que sa lecture soulève.

 

Erskine Caldwell (1903-1987) n’a certes pas ce génie ni cette force novatrice mais, sur un moindre registre, ses romans expriment une réalité du Sud, douloureuse mais relevée par une verve truculente, qui leur vaut encore bien des lecteurs. Tobacco Road (la Route du Tabac), qui fut même porté à la scène et God’s Little Acre (Le petit Arpent du Bon Dieu) gardent une saveur et une vitalité certaines.

Il convient de réserver une place à part à Pearl Buck (1892-1973), qui écrivit avec tes ouvrages tels que Vent d’Est Vent d’Ouest, des pages inoubliables sur le monde Chinois (Nobel, 1938).

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.