USA Decouverte Votre guide de voyage aux Etats-Unis
L’économie connaît une progression spectaculaire, qui fait des Etats-Unis en 1914 la première puissance du monde. Plus de 1 500 000 brevets d’invention y sont déposés entre 1865 et 1925.
Samuel Morse invente, dès 1844, le télégraphe électrique. Graham Bell, le téléphone en 1876. Thomas Edison (lequel a pris à lui seul non moins de 1 100 brevets), la lampe à incandescence en 1879 avant de mettre au point avec George Eastman l’appareil phonographique.
II convient de citer encore d’autres noms, celui de Holt (tracteur a chenilles, en 1900), celui des frères Wright (l’aéroplane, en 1903), celui de Ritty (la caisse enregistreuse, 1879, invention digne d’un milieu d’affairistes), de Burroughs (machine à calculer, 1885).
Les ressources naturelles sont exploitées sur une échelle inconnue en Europe. Les céréales, cultivées de façon extensive, sont récoltées par des machines fabriquées par Mac Cormick, tandis que le coton reste un monopole du Sud et l’élevage, celui des ranches de l’Ouest. Les gisements de fer du lac Supérieur, ceux de charbon de Pennsylvanie, ceux de pétrole du Texas et d’Oklahoma alimentent une industrie dont l’importance dans le revenu national dépasse dès 1895 la part de l’agriculture.
D’énormes sociétés, les trusts, concentrent la production et la distribution: l’U.S. Steel pour l’acier, la Standard Oil pour le pétrole,
le New York Central Railway pour les chemins de fer, etc. Leurs chefs, Carnegie, Rockefeller, Vanderbilt, Morgan, Armour, Swift, etc. sont des magnats tout-puissants.
L’Etat fédéral finit par s’inquiéter de cette situation et engagea la lutte contre les trusts. La législation antitrust, de la loi Sherman de 1890 à la dissolution de la Standard Oil en 1911, ne fut d’ailleurs que d’une efficacité variable.
Quant aux ouvriers, ils s’organisent de leur côté, et la Féderation américaine du Travail, fondée par Gompers (qui la dirigea de 1886 à 1924), devient vite une puissance avec laquelle il faut compter, et dont l’action parfois violente arrache des réformes sociales et des hausses de salaires qu’envieraient leurs frères d’Europe.
La politique extérieure, quant à elle, est marquée par l’impérialisme naissant: le rôle des Etats-Unis, affirme le théoricien Alfred Mahan (1849-1914), est de contrôler les points stratégiques du monde. La première manifestation de cette politique est le panaméricanisme, qui voit en fait les Etats-Unis intervenir au nom de leurs idéaux et de leurs intérêts dans tout l’hémisphère occidental: affaires du Venezuela (1895 et 1902), affaire de Panama (1903) et construction du canal resté inachevé par Ferdinand de Lesseps, guerre contre l’Espagne (1898) à propos de Cuba et des Philippines.
Mais l’action «yankee» s’étend plus loin: elle sauve la Chine de la tentative de «break-up» entamée par les Européens (1900), elle intimide le Japon vainqueur de la Russie en 1905, elle pratique enfin, et pour la première fois, une politique de présence en Europe (Algesiras 1906, conférence de La Haye 1907). L’intervention de 1917 n’est pas loin.
