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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 15

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La fin d’un beau périple en Oregon et dans l’état de Washington. Et encore quelques Américains bien sympathiques rencontrés avant de rentrer à la maison : Jennifer, Sharon, Dave et Ben.

 

Jennifer : the Tulip Town mural painter
Seattle est une ville liée à de multiples îles qui encombrent son estuaire. Elles forment comme un magnifique collier d’émeraudes le long de la côte. Pour rejoindre ces îles, il y a évidemment des ponts, mais aussi tout un système de ferries qui continue à fonctionner depuis le début du siècle précédent au grand bonheur des habitants qui en sont fiers.

Plusieurs routes traversent ce chapelet d’îles. Tout au nord, on rejoint près de Mount Vernon une plaine très fertile qui, tout de suite après la guerre, reçut la visite d’immigrants Hollandais. Ce fut le cas de Thom et Ginette Degoede, qui vinrent avec des bulbes de tulipes et les plantèrent. Bientôt, les terres se couvrirent de magnifiques mosaïques de fleurs. La ferme des Degoede vint à être connue sous le nom de « Tulip Town ».

Mais parler de tulipes ou d’autres fleurs (jonquilles) relèverait d’un journal de jardins ou d’agriculture. Alors pourquoi mentionner cette ferme ? En y entrant pour se promener (dans une terre boueuse et glissante) au milieu des allées de tulipes, nous avons dû traverser un grand hall. Là, surprise : une femme travaillait sur une fresque géante. Elle avait déjà fini un côté de la grange et travaillait sur l’autre. Curieux je l’aborde et voici un autre portrait.

Jennifer parle de son passé, car on ne devient pas peintre par hasard. Elle a « roulé sa bosse », son père étant dans l’armée américaine. Elle a en particulier vécu en Allemagne, où elle est allée au lycée. De retour aux Etats-Unis, elle a fait des études à l’Université de Washington et pris des cours d’art, sujet qui l’intéressait beaucoup.

Lorsque l’on demanda deux affiches pour le Festival des Tulipes qui se déroule tous les ans au mois d’avril, elle accepta. De fil en aiguille, on lui proposa de peindre un coin de la grange. Alors depuis 2003 et jusqu’à maintenant, elle est sollicitée pour peindre une section de la fresque. De plus cette activité permet à la ferme d’ajouter une attraction de plus.

Mais jusqu’à maintenant personne n’a osé l’aborder pour un article. Voilà c’est fait, Jennifer.

En dehors du mois d’avril consacré à ce travail, elle est peintre professionnelle et vend ses tableaux (beaucoup de fleurs, what else !) à travers des galeries d’art autour de Seattle.

Jennifer en a encore pour quelques jolis mois d’avril pour finir cette scène qui se déroule en Hollande, pays des Degoede. Le père est très âgé mais il peut revivre, grâce à cette grande fresque, ses souvenirs d’enfance.


Sharon : The Langley magic carpet tenant
Dans une des îles enchanteresses qui s’entassent dans le détroit Juan de Fuca, Whidbey est particulièrement prisée par les habitants de Seattle et de Tacoma. Elle a gardé son écrin de verdure et les constructions, souvent des maisons de vacances, sont bien dissimulées au milieu des arbres. La côte est abrupte et pittoresque. En prenant le ferry de Mulkiteo à Clinton, seul moyen d’atteindre l’ile par le sud, la route longe des forêts ou s’enfonce vers la mer. Un virage et le petit village de Langley se tasse entre deux buttes. Une rue principale bordée de petites boutiques qui vendent des œuvres d’artistes locaux, un magasin intrigue : dans sa vitrine mille tapis de toutes origines.

Dés la porte poussée, on est accueillis par une chanson en français, une voix douce : c’est celle de Carla Bruni ! Aussitôt les questions fusent ! Entendre la femme de Nicolas Sarkozy roucouler à l’autre bout du monde est pour le moins étrange.

C’est Sharon qui répond : elle est la propriétaire de la boutique. Très vite, on apprend qu’avec son mari Fred, ils étaient tous les deux au « Foreign Service », diplomates de carrière. Ils ont séjourné à travers le monde, collectionnant les objets hétéroclites des pays de l’ancienne URSS, du Moyen Orient et du Maghreb. Alors une fois la retraite arrivée, ils vendent une partie de leur collection, puis la reconstituent en partant aux quatre coins de la terre. Sur cette île, les vacanciers et les touristes recherchent l’exotisme !

Ils viennent d’ajouter des tapis et autres objets du Tibet, ce qui les rend heureux et fiers.

A la question : « pourquoi l’ile semble démunie de grands complexes hôteliers ?», Sharon répond que la population de l’ile se mobilise chaque fois qu’il y a danger de détruire l’environnement. Elle donne l’exemple récent d’une grande forêt mise en vente et achetée par un promoteur. Tous les permis de construire furent refusés. Finalement les habitants collectèrent les 40 millions de dollars pour l’achat de la forêt, moitié venant d’eux et l’autre moitié de bienfaiteurs de Seattle. La forêt est maintenant réserve domaniale.

Sharon nous explique qu’en septembre il y a un grand festival, le « Djangofest » en l’honneur de Django Reinhart.

Elle adore la France (d’où ses disques en français) et y a vécu plusieurs années dont une à Grenoble.

Nous sommes ressortis avec une encore meilleure idée des Américains : beaucoup nous aiment encore !

 


Dave and Ben : the trout hatchery specialists
L’une des richesses de l’état de Washington, en dehors du bois, est le tourisme et toutes les activités physiques et naturelles. La pêche et la chasse sont des loisirs très recherchés dans le Washington. Partout nous suivons des lacs, des rivières, des torrents. Saumons et truites vivent dans ces eaux claires et froides. Mais la production naturelle n’est pas suffisante : il faut faire de l’élevage pour satisfaire les nombreux pêcheurs.

Sur une route rarement fréquentée par les étrangers, une autre route, genre chemin caillouteux nous mène à un centre d’élevage. Dave puis Ben nous accueillent chaleureusement. Ils sont contents de parler de leur métier. L’élevage appartient à un programme de l’état de Washington pour alimenter lacs et rivières. Dans ce centre, il y a près de 450 000 alevins qui seront remis dans la nature chaque année. Ce centre n’est que l’un des nombreux centres à travers l’état.

Dave travaille dans ce domaine depuis six ans dont un dans le « Shelton Hatchery ».

L’eau, qui joue un rôle prépondérant dans la vitalité des poissons, vient de plusieurs grosses sources. Une fois utilisée elle sort dans un torrent. Elle n’est pas employée une deuxième fois. L’élevage est au pied de hautes montagnes encore couverte de neige. L’eau est à 47 degrés F ( 8 degrés C).

Dave et Ben sont très pris car la saison de la pêche ouvre le dernier week end d’avril. Tous les alevins doivent être mis dans les lacs, environ 80% d’entre eux dans leur propre comté.

On fait le tour des « facilities » (les installations) et l’on voit le hangar où les œufs sont récupérés des truites pondeuses puis les alevins alimentés pendant des mois. L’année suivante, quand elles atteindront la taille de 8 à 12 inches ( 20 à 30 cm) elles seront relâchées au grand plaisir des pêcheurs qui viennent de tous les Etats-Unis.

Dave et Ben habitent dans des maisons de fonction sur place. Ils travaillent 10 jours puis ont 4 jours « off ». Dans l’année ils ont 2 semaines de vacances. Mais dans le cadre où ils travaillent, ne semblent-ils pas être en vacances toute l’année ?

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