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A la rencontre des Américains – Rencontres insolites 13

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Au nord de la Californie, le long de la côte pacifique, s’étend un état qui ne fait pas souvent parler de lui : l’Oregon.

 

Robert : The treasure hunter

En quittant la 101 pour descendre vers le port de Cannon Beach, nous trouvons un petit village sympathique avec des maisons couvertes de « shingles », des magasins de souvenirs et de multiples restaurants qui offrent du « Clam showder » d’excellente qualité.

En passant devant une boutique, sa vitrine présente d’étranges objets. Ce sont en réalité des pièces de collection : bouteilles, poteries, pièces de monnaie, restes de clous et autres « trésors » anciens.

A l’intérieur, nous rencontrons Robert, homme d’une large carrure. Il est propriétaire du magasin mais il nous explique que son vrai métier, c’est chercheur de trésors.
Robert est né en Californie à Crescent City, à environ à dix kilomètres de l’épave du « Brother Jonathan » qui a coulé en 1865 avec 50 millions d’or dans ses cales.
Sa principale occupation devient la pêche et il ouvre un magasin à Key West. Mais très vite il est pris par la recherche des épaves en mer. En 1988, il suit une expédition à la recherche un baleinier qui a coulé en 1897 au delà du cercle polaire. Inéluctablement il est entraîné vers les épaves. Il suit les plongeurs et devient plongeur lui-même.

Il monte une équipe et fait des recherches sur les navires qui depuis des siècles ont disparu en mer. Historien, plongeur, un peu homme d’affaires puisqu’une expédition coûte très cher. Il dit en riant que souvent il n’y a aucun retour sur investissement. Mais la passion est plus forte. Cependant il découvre des trésors. L’une de ses réussites se déroula au large de Vero Beach en Floride. Dans un navire coulé en 1715, il retrouve des « reals » espagnols en argent ce qui lui permet de continuer ses recherches. Puis ce fut le galion « Nuestra Senora de la Conception », qui révéla un trésor inestimable.
Enfin il reçoit d’un ami des « kopeks » russes de 1760 retrouvés à Kodiak en Alaska alors que cette région était encore sous domination russe. L’Alaska a été acheté en 1867 pour 5 millions de dollars par les Etats-Unis à la Russie du Tsar.
Pour Robert, son métier est d’abord un travail de détective : savoir où ont disparu ces nombreux vaisseaux.

Alors c’est April, sa femme, transforme ces pièces rares en magnifiques bijoux vendus exclusivement dans son magasin. Une visite inattendue qui nous a fait bien plaisir.

Vous pouvez suivre ses exploits sur : CannonBeachTreasure.com

 

Alex : the Corvallis Reference Librarian
Patty : the Library volunteerParmi les employés d’une bibliothèque, certains travaillent sur les références. Alex est l’une d’elles. Son domaine porte sur la santé et les arts. Elle cherche les livres qui sont publiés et les propose à l’achat.

Alex est née au Canada mais a été élevée en Californie. Après le lycée, elle a poursuivi ses études au cœur des Etats-Unis au « Grinnell College », état de l’Iowa. Ses spécialités étaient Histoire et Français. Puis elle partit comme beaucoup d’Américains à cette époque au Japon pour enseigner l’anglais. Elle revient à Washington DC puis reprend ses études à Berkeley en Californie. Elle prépare un Master en sciences bibliothécaires. Surprenant, son premier poste est à la Bank of America, où elle travaille dans les archives. Elle tourne autour des Etats-Unis et finit par s’installer dans l’Oregon où son mari a été nommé professeur d’économie environnementale. Au bout de sept d’enseignement, son mari a droit à une année sabbatique : il la passe à Dijon où ses enfants vont à l’école communale.

Elle a un budget de 13 000 dollars par an pour acheter des livres dans son domaine.

Le budget de la bibliothèque municipale est de 6 millions de dollars pour Corvallis, population, 55 000 habitants. La bibliothèque compte 49 000 inscrits et elle reçoit une moyenne de 60 000 personnes par mois.

Pour aider à ranger les livres, aider les lecteurs qui viennent, la bibliothèque compte des volontaires dont Patty fait partie. Née dans l’Utah, elle est mariée à un professeur de l’Université de l’Oregon qui à présent est à la retraite.
Elle consacre une journée par semaine, le jeudi à aider à la bibliothèque. Détail amusant : sa fille a épousé un Français qui vit près de Nantes et elle est fière de ses « French » petits enfants !

Philippe : The log home builder

L’Oregon est connu pour ses vastes forêts de conifères : pins, douglas firs. Les étendues couvrent une grande partie de l’état et le bois est exploité d’une façon raisonnable. Il est alors normal qu’il se trouve de nombreuses compagnies qui construisent des « log homes », maisons en rondins. La chanson « Ma cabane au Canada, blottie au fond des bois » pourrait être une chanson qui traduirait la construction dans cet état.

Par nostalgie, par goût pour les matériaux naturels, des Américains rêvent de maison en rondins.
Philippe est là pour satisfaire leur désir. Né en Suisse près de Berne, il a fait des apprentissages dans la construction de maisons en bois, puis comme charpentier. Il rencontre une Américaine au Mexique qu’il épouse, puis s’installe dans l’Oregon. Depuis 1999, il a son entreprise. Il dessine avec le client les plans de la maison puis travaille avec ses employés sur les troncs que lui apportent des bûcherons de la région. Il choisit avec beaucoup de soins ses propres arbres. Souvent les « logs » ( troncs d’arbres) font plus de dix mètres de long. Certains atteignent 14 mètres.

L’écorce est enlevée à la main par un spécialiste avec un large couteau (a draw knife). Certains clients préfèrent lesDouglas Firs car ils sont droits, impeccables sans défaut. Mais la plupart aiment bien les pins avec leur excroissances (burls), leurs nœuds qui ressemblent à des chats ( catface).

Dans son atelier, il taille les troncs aux longueurs voulues, les assemble, numérote les morceaux et expédie le tout sur le chantier. Avec ses employés, il remonte le puzzle. Il faut plusieurs mois pour construire une telle maison selon la taille.

Pour calculer le prix d’une telle construction, Philippe achète le bois à la tonne : 200 dollars la tonne. Les camions apportent jusqu’à 20 tonnes à la fois.

Pour une maison de 100 m², il faut compter 80 tonnes. Le coût du pied carré revient à 200 dollars. Prix d’une maison de 100 m² ( 900 pieds carrés) : 200 000 Dollars.

Mais la crise est passée par l ‘Oregon et Philippe, faute de commandes, a dû licencier 8 de ses employés sur 10. Il espère que l’économie va revenir au niveau d’avant 2008.

La conversation a eu lieu en français et Philippe était content de parler dans cette langue. Pour ne pas l’oublier deux fois par mois il rencontre des Américains francophones.


Pit-Shan : the Casino Players Club HostSon nom anglo saxon est Eugène. Il appartient à la tribu des « Warm Springs ».

Tout a commencé en 1970. Un couple Chippewa reçoit une taxe à payer de la part du comté. Jamais, il n’avait payé de taxe. Il refuse et va au tribunal. Il perd d’abord mais la Cour Suprême lui donne finalement raison : les Indiens sont maîtres dans leur réserve. Ils peuvent organiser les activités qu’ils souhaitent et cela inclut les jeux de hasard.
En 1988, Ronald Reagan signe une loi autorisant les réserves à organiser des jeux du hasard. C’est le début des casinos dans les réserves.

A présent il y a 460 casinos qui rapportent 28 milliards de dollars aux tribus indiennes, ce qui a permis de les aider à sortir de la misère.

Au bord de la 30, un casino : The Indian Head Casino, tenu par trois tribus : les Warm Springs, les Wasco et lesPaiute. Le casino est ouvert depuis un an. A l’entrée, un bureau tenu par Eugene ( Pit-Shan ) qui gentiment répond aux questions. Les employés sont environ une centaine. Ils ne sont pas forcément Indiens mais priorité est donnée aux membres des trois tribus quand ils cherchent du travail.

Son poste consiste à prendre les inscriptions comme membres d’un club, des habitués, ce qui leur donne des avantages.Venant de Californie, Pit-Shan est heureux d’être revenu dans sa tribu et d’avoir un travail.

Les casinos ont sorti les Indiens des réserves de leur pauvreté. Avant ils étaient souvent négligés, abandonnés par le gouvernement fédéral. Ils sont revenus maîtres de leurs terres et de leur destin.


Jim : the Stadelman’s Field RepresentativeLe long de la 97, de la 30, d’immenses champs d’arbres fruitiers. Ce sont des poiriers, le fruit principal de la région. Soudain une grande usine au milieu de nulle part. Curieux, nous devons savoir ce que c’est. A l’entrée apparaît un homme qui nous demande ce que nous voulons. On s’explique. Enchanté d’avoir des invités, il nous propose un tour de l’usine. C’est Jim. Il a pour responsabilités d’aller de verger en verger pour choisir les fruits qui seront traités par l’usine.

Jim travaille depuis 19 ans dans l’usine. Il vient des Bahamas où travaillait son père américain.

Trois sortes de poires poussent dans la vallée : la « Barlett », la « d’Anjou », la plus populaire et la « Bosc ».

Dés le mois d’août, les poires sont ramassées par les agriculteurs, mises dans de grandes caisses et expédiées à l’usine. La récolte se termine en octobre.

Les poires sont calibrées, empaquetées et stockées dans d’immense salle à la température de 29,5 farhenheit (environ – 3 degrés centigrades). Puis l’oxygène est enlevé de la salle de façon à mieux conserver les fruits. Cela empêche les poires de mûrir.

Les fruits sont achetés à la « bin », caisse qui compte 1 000 livres soit environ 450 kilos. Le « bin » s’achète autour de 200 dollars.

La région produit aussi des cerises qui sont traitées et caramélisées.


Rita : The Historic Highway 30 volunteerUne route à suivre à tout prix si vous êtes dans la région de la « Columbia River qui marque la limite entre l’Oregon et l’état de Washington. Cette route le long du fleuve a été construite dés l ‘année 1913. Taillée dans la falaise qui domine la rivière, elle est spectaculaire. Les murs de soutènement ont été construits par des maçons italiens venus d’Italie pour l’occasion.

Tout le long du parcours, d’impressionnantes chutes d’eau sont proches de la route.

Mais un bâtiment spécial apparaît sur une hauteur : c’est la « Vista House ». Rita qui s’en occupe comme bénévole explique que c’est un endroit pour « Ladies ». En effet quand les premiers touristes venaient voir ce magnifique parcours, il n’y avait pas d’endroit où les dames pouvaient s’isoler. Alors un millionnaire de Portland mit l’argent à la construction de cet abri. Il dépensa 100 000 dollars de l’époque ce qui fait dire que ces « toilettes » valent plus d’un million de dollars ( The million dollar toilets !)

Rita vient trois fois par mois s’occuper de la Vista House, avec son mari d’origine allemande. Elle l’a rencontré en Afrique, au Liberia pendant que tous les deux étaient bénévoles dans les « Peace Corps » établis par Kennedy.

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