D.W. Griffith
Outre les progrès considérables qu’il introduisit dans la technique de la caméra (gros plans, plans moyens, montage de plus en plus souple, et, surtout, travelling), Griffith accomplit un total renouvellement dans la direction des comédiens et dans l’interprétation cinématographique, qu’il libéra des gesticulations et des mimiques exagérées.
En 1916, il réalisait avec Intolerance une autre fresque gigantesque: quatre époques de l’humanité étaient choisies pour représenter l’intolérance sous ses différentes formes. Mais, bien que la réalisation en fut presque parfaite, le succès de ce film ne fut pas à la mesure de ses ambitions moralisatrices.
Mack Sennett
Mack Sennett, qui fut l’élève de Griffith aux Biograph Studios, avait deux ambitions: se lancer dans la mise en scène et surpasser Max Linder. En 1913, il obtint la direction des Keystone Studios où il put perfectionner et mettre en pratique ses conceptions du cinéma comique.
II mit surtout l’accent sur l’action, menée à un rythme étourdissant, et créa un comique purement visuel, l’intrigue étant toujours improvisée et soutenue par une suite ininterrompue de gags. Il introduisit le personnage de l’agent de police burlesque, constitua une troupe de policiers, une équipe de sapeurs pompiers et une troupe féminine, les Bathing Beauties.
C’est dire qu’il dirigea de très nombreux comédiens au cours de la réalisation des quelque 140 films qu’il mit en scène.
Sennet suscita l’intérêt de toute une génération de comédiens pour ses techniques du cinéma comique et fut le maître de Ford Sterling, Fatty Arbuckle, Charlie Murray et Ben Turpin auxquels vinrent plus tard se joindre Charlie Chaplin et son frère Sydney. Il enseigna également la mise en scène à des cinéastes qui devaient jouir ensuite d’une grande renommée, comme Frank Capra, Leo Mc Carey et George Stevens.