Par André Girod
Le grand magazine américain « Time », depuis de nombreuses années, suit la tradition de choisir la personne qui semble avoir le plus marqué l’année qui se termine.
En 2010, Time a sélectionné un jeune entrepreneur qui, en quelques années, a su tisser une toile invraisemblable d’amis à travers le monde : Facebook. Son nom : Mark Zuckerberg. Malgré son jeune âge ( il est né en 1984, l’année de la sortie du premier Macintosh) il n’est pas le plus jeune des élus « Person of the Year ».
Il est étrange qu’en cette année 2010, la « Person of the Year » soit un peu le même type de personnage récompensé : presque même âge, influence considérable sur la société, Lindbergh ouvrant les vols transatlantiques et Zucherberg, la communication de la globalisation.
Que s’est-il alors passé dans la parenthèse de ces deux jeunots Lindbergh (rimant avec) Zuckerberg ?
Un peu de tout selon le titre du film : « Le bon, la brute et le truand » !
En consultant la liste depuis 1927, on s’interroge sur la définition et les critères utilisés pour choisir ce personnage qui, aux yeux du conseil d’administration de Time, semble avoir joué un rôle important dans le monde. Et l’on est étonné de trouver un Pierre Laval en 1931 ! Qu’avait pu contribuer Pierre Laval, le collabo du gouvernement de Vichy, au bonheur de l’humanité ? En cette année-là, le millionnaire Laval, Maire d’Aubervilliers, socialiste et roi des médias ( radio) avait été nommé président du Conseil (genre premier ministre) du gouvernement du président Gaston Doumergue.
Time devait être à court de candidats pour avoir nommé un homme tout à fait insignifiant, opportuniste et qui vendit lâchement son pays aux Nazis !
Pierre Laval fut le seul français sur la couverture de Time Magazine avec de Gaulle. Comme quoi la vision de la France de nos amis américains est assez restreinte et que l’idée qu’ils ont de la politique française apparaît comme différente de la nôtre.
Mais il y eut la brute : Adolf Hitler eut aussi droit à l’honneur d’être nommé « Man of the Year » en 1938, la veille de la deuxième guerre mondiale qu’il déclencha l’année suivante. Comme quoi être choisi comme le personnage le plus important de l’année n’est pas forcément l’indication que c’est ( ou sera) le plus humanitaire au service de la planète. Il faut donc penser que ce sera celui qui aura le plus d’influence ( faste ou néfaste) sur le cours de l’Histoire. Avec ce critère, Hitler, Staline et peut-être Laval méritaient leur place sur le podium des personnages du 20e siècle.
Wallis fait partie d’un minuscule contingent de « persons » qui ont soit disant un rôle important en notre monde. L’ironie veut que la dernière « nominée » ait été la « Queen Elizabeth » en 1952. Sur 87 icônes de la notoriété vue par Time, il n’a que 4 femmes ! Nous sommes encore dans un monde terriblement macho ! La femme aux fourneaux et à s’occuper des gamins !
Time essaye de se rattraper par un prix de gros en 1975 et nomme comme « persons of the year », les « American Women » qui inclut joueuse de tennis, femmes d’affaires, épouses de politiques. Un vaste ratissage qui fait que les douze femmes choisies ne valent qu’un seul homme !
Il faut ajouter que Time donne aussi priorité aux citoyens américains : 54 sur 87 !
Oui ce cher jeunot mérite d’être élu comme le jeune le plus représentant de son temps. Par des détours de l’imagination et de la technologie avancée, ce qui semble totalement abscons à un simple mortel comme moi, il a formé un immense cahier d’adresses dans lequel n’importe qui peut puiser.
Comment l’utiliser, que peut-on y trouver et quels bénéfices peut apporter cette chaîne de l’amitié ? A chacun son expérience et son utilisation ?