Avant que la bourgeoisie new-yorkaise ne s’y installe, l’endroit n’était pas si engageant : le secteur, ancien champ de manoeuvres, avait été transformé en cimetière lors de l’épidémie de fièvre jaune qui fit plusieurs milliers de victimes entre 1797 et 1819.
Washington Memorial Arch
A l’entrée nord de Washington Square, dans l’axe de la Cinquième Avenue, fut érigé en 1889 un arc de triomphe provisoire en bois et en stuc, destiné à célébrer le centenaire de l’accession de Georges Washington à la première présidence des Etats-Unis.
L’architecte Stanford White fut chargé de consacrer cette commémoration par la construction d’un arc de triomphe en marbre, édifié en 1892, et inauguré le 30 avril 1895.
Deux allégories ailées de la Victoire sont sculptées en relief au-dessus de l’arc. Les emblèmes de la Paix et de la Guerre décorent les colonnes. Une sculpture de l’aigle américain, au centre, et l’initiale de Washington, alternent avec de larges étoiles décorant la frise.
La sculpture sur le pilier ouest représente Washington figurant la Paix entouré des allégories de la Sagesse et de la Justice tenant derrière lui un livre ouvert portant l’inscription : « La fin justifie les moyens ».
Sur le pilier est, une sculpture d’Herman McNeil représente Washington figurant la Guerre, entouré des allégories de la Gloire et de l’Honneur.
L’arc de triomphe donna lieu à une autre célébration moins officielle. En 1916, un groupe d’artistes conduit par Marchel Duchamp et John Sloan proclamèrent ici la naissance de l’Etat de Nouvelle-Bohème, République libre et indépendante de Washington Square.
« Washington Square, centre de l’aristocratie knickerbockers des années 1840, décor des plus célèbres pages d’Henry James, des meilleures pochades d’O’Henry, des pages les plus tendres d’Edith Wharton, Washington Square d’où s’élance, radieuse et royale, sans une hésitation, à travers le cerceau de Washington Arch, la Cinquième Avenue, comme une belle tulipe! »
Paul Morand – New York – 1930