Site icon USA Decouverte

La peinture américaine – Les années 40 et 50

1.6/5 - (36 votes)

Au cours des années Quarante et Cinquante, le Black Mountain College de Caroline du Nord devint le centre de la peinture d’avant-garde. Il était dirigé par William de Kooning qui, avec Robert Rauschenberg, Arshile Gorky et Jackson Pollock, travaillait dans le sens de ce que l’on appela plus tard l’«Expressionnisme abstrait».

Leurs tableaux se proposaient surtout de représenter l’acte pictural lui-même, tant dans son mécanisme que dans la faculté imaginative et créatrice qu’il met en oeuvre. Tous instruments (pinceaux, couteaux, cuillères) leur étaient bons qui leur permettaient de faire sentir la tension de l’acte créateur.

Jusqu’à sa mort, en 1956, Jackson Pollock fut le chef de file de ce mouvement. S’il devait quelque chose au «dynamisme» des Futuristes, il était surtout influencé par les méthodes automatiques du Surréalisme qu’il louait d’avoir haussé «au niveau d’un principe premier de la création l’appel au hasard et à l’accident».

Cependant, la peinture de Pollock n’est pas un art de visions chimériques et fantastiques mais beaucoup plus un art de «sensations picturales concrètes».

 

C’est au cours des années Quarante qu’il précisa son style et sa manière de travailler : la toile étendue à plat sur le sol, il composait en arpentant la pièce et en laissant tomber les couleurs au hasard, les étalant parfois à l’aide de bâtons, de truelles, de couteaux, y ajoutant occasionnellement du sable ou du verre pilé.

Le but de Pollock était, comme il le disait lui-même, le «contact» et ce qui est connu en Europe sous le nom de «action painting». La composition était improvisée au cours de l’acte pictural lui-même, c’est pourquoi peu de ses toiles portent des titres, la plupart étant désignées par des numéros.

Pendant vingt années d’évolution, il s’est livré à des expériences très variées et n’a jamais entièrement perdu de vue un but expressionniste. Il fut confronté à un conflit permanent entre le désir de donner une expression directe du sentiment et celui de créer une harmonie pure, conflit qui est présent dans la plupart des créations de l’art moderne. Pollock trouva la mort dans un accident d’automobile en 1956. Il est, depuis, devenu une sorte de personnage symbolique, «le représentant d’un mouvement qui a donné à la peinture américaine une position internationale qu’elle n’avait jamais connue auparavant».

 

Egalement issu du Black Mountain College, Josef Albers (1888-1976) appartint ensuite au mouvement du Bauhaus et par là, s’éloigna totalement de l’oeuvre de de Kooning, en mettant l’accent sur la simplicité des formes, la franchise des couleurs et la géométrie du dessin qui consiste souvent en carrés concentriques. Il devint par la suite titulaire de la Chaire de Dessin de l’Universite de Yale

En depit de la tendance à l’Expressionnisme abstrait qui domina la création artistique au cours des années Cinquante, le réalisme n’en demeurait pas moins vivant et fécond. Walt KuhnAndrew WyethGeorge Bellows et Edward Hopper sont les meilleurs représentants du réalisme contemporain.

 

Le Pop Art
Parmi les différents mouvements apparus à l’aube des années Soixante, trois tendances se distinguent: le «Nouvel Abstractionnisme», le «Pop Art» (nom dérivé de l’adjectif popular) et l’«Op Art» (dérivé de optical illusion), qui semblent toutes en réaction contre l’Expressionnisme abstrait, et tentent de combler le fossé qui sépare la vie de l’art en révélant la valeur esthétique des objets communs de la vie quotidienne.

Au nombre des «Nouveaux Abstraits», on compte Robert Rauschenberg et Jasper Johns dont l’intérêt se porte particulièrement sur les effets de l’illusion dans le contexte de la réalité.

Les plus célèbres représentants du Pop Art sont Claes OldenburgRoy Lichtenstein,

James Rosenquist et Andy Warhol dont les œuvres ont pour point de départ différents véhicules de la culture de masse tels que bandes dessinées, films, télévision mais aussi bien panneaux publicitaires et annonces de toutes sortes.

Warhol, qui est également un cinéaste de l’Underground appartient à l’Op Art par sa sculpture qui représente des boites de conserves alimentaires, des emballages de savon et d’autres produits que l’art ne peut que très difficilement distinguer de leurs modèles réels.

Une autre tendance de l’époque est connue sous le nom de «Happenings». Il s’agit de manifestations dramatiques et artistiques tout ensemble dont l’intérêt consiste dans le déroulement même de l’acte créateur plus que dans les «œuvres» auxquelles il donne naissance; dans l’expérience elle-même plutôt que dans ses résultats. Il est rare que les Happenings aboutissent à ce que nous considérons généralement comme une expression artistique, mais ils manifestent cette préoccupation constante des artistes américains de rapprocher l’art du public et de l’expérience immédiate.

(Image d’introduction : Nighthawks d’Edward Hopper)