Le pont de Brooklyn, un des monuments les plus anciens de New York, est indissociable de la ville. Il reste le symbole de la croissance économique et industrielle de New York à la fin du 19e siècle.
Il était à l’ époque le plus long du monde.
Il fallut plus de dix ans, de 1857 à 1869, à l’ ingénieur John Augustus Roebling pour étudier le projet de ce pont suspendu.
En 1869, sur le point de mettre le chantier en route, Roebling fut victime d’ un accident : son pied fut écrasé par un ferry contre la bordure de l’ embarcadère. L’ ingénieur n’ accepta pour tout traitement que l’ hydrothérapie. Il mourut de gangrène trois semaines plus tard.
Les tours furent élevées sur des caissons immergés, à l’ intérieur desquels les ouvriers travaillaient sous le niveau de la rivière.
En 1872, Washington Roebling fut lui-même victime d’un accident en travaillant au fond d’un de ces caissons. Il en resta paralysé toute sa vie, suivant la plus grande partie des travaux au télescope, de son bureau de Brooklyn Heights.
Une nouvelle catastrophe devait se produire lors de l’inauguration : un cri anonyme s’éleva dans la foule des visiteurs, affirmant que le pont était sur le point de s’écrouler. Une bousculade s’ensuivit et douze visiteurs périrent piétinés.
Le pont de Brooklyn devint très vite une des images caractéristiques de New York et l’un de ses symboles.
Artistes, peintres et poètes y virent le symbole de l’industrialisation et de l’urbanisation de l’Amérique.
L’ enchevêtrement des câbles et des haubans lui donne une grâce aérienne.
Ne manquez pas de vous y promener, et de vous arrêter en son milieu, à tout moment de la journée mais si possible à l’aube ou au crépuscule.
Du milieu du pont, au-dessus de l’East River, vous serez face à l’une des plus impressionnantes perspectives que l’on puisse avoir de Downtown.
Sans doute une des plus belles promenades urbaines que l’on puisse imaginer…
Les Ponts !
Ponts de Brooklyn, de Manhattan, de Williamsburg et de Queensboro… Il est difficile de parler du pont de Brooklyn, le plus ancien de ceux de Manhattan, sans succomber à un accès de lyrisme. J’aime à y accéder à pied, à la tombée de la nuit, après en avoir suivi les butées, le long de Lower Madison Street, en bas de ces culées immenses, de ces maçonneries aveugles, pareilles aux aqueducs de la campagne romaine.
Cette arche unique emporte sur son dos, dans son lit de fer, quatre chaussées, deux pour les autos et deux pour les camions.
Ces rues aériennes sont séparées par une double voie ferrée, où circulent les trains et les tramways. Par-dessus le tout s’élance, en plein ciel, une large route pour les piétons. Brooklyn Bridge a aussi sa beauté intérieure : c’est son rythme de trémolo, c’est sa flexibilité dans la force; tout le trafic de New York y passe, le matin ou le soir, et le fait vibrer comme une lyre.