Le parc possède trois gigantesques canyons au fond desquels bouillonne le Rio Grande. Chaque hiver, lorsque la température devient agréable (26 °C) et que le niveau de l’eau se stabilise, les sportifs s’embarquent par douzaines sur des radeaux pneumatiques pour un voyage d’une semaine (185 km) le long du fleuve, qui constitue la limite sud du parc, en même temps que la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Avant de s’engager dans les gorges, le fleuve traverse des terres sablonneuses et ses rives sont envahies d’une épaisse jungle de roseaux, de saules et de peupliers, dans les branches desquels nichent plus de 300 espèces d’oiseaux.
La traversée de Mariscal Canyon (16 km) est moins ardue mais tout aussi spectaculaire : les versants sont si escarpés qu’ils semblent s’avancer en surplomb au-dessus du fleuve. Pour y accéder, il faut être muni d’une autorisation et emprunter des routes rudimentaires à bord d’une jeep.
Le plus long des canyons, Boquillas, est aussi le moins dangereux : pendant 37 km on navigue sur des flots lents et paisibles entre des éboulis de rochers qui flamboient sous le soleil couchant. Le village du même nom est la seule entrée du parc située au Mexique.
Big Bend ou « Gran Comba » – nom donné par les Mexicains à la grande boucle en U formée par le Rio Grande – est un sanctuaire où se concentre toute la vie végétale et animale du désert. On y a dénombré 850 plantes différentes, dont diverses espèces rares ne poussant qu’en ces lieux. Les plaines aux teintes violacées sont émaillées de fleurs (notamment de lupins) qui croissent parmi les épineux et les cactus gorgés de sève, mais défendus par leurs épines acérées contre l’avidité des animaux assoiffés du désert.
Les épines des cactus peuvent infliger de cuisantes blessures. Aussi les Texans qui travaillent et vivent dans la région sont-ils habituellement munis d’une pince avec laquelle ils les extraient, le cas échéant.
Dans l’obscurité, l’antilope à queue noire se laisse attirer comme un papillon par les phares des voitures, et elle se fige souvent devant les faisceaux lumineux, au beau milieu de la route. Par les journées torrides (43 °C) on peut voir l’infatigable oiseau coureur du chaparral, filant en tous sens de son allure dégingandée. On peut aussi entendre la voix charmeuse de la fauvette de Colima, volatile rare s’il en est, qui ne niche que dans le parc.
II faut encore mentionner de nombreuses variétés de scorpions, dont la piqûre n’est pas mortelle, de tarentules et de lézards, qui ne vous cherchent jamais noise les premiers. (Ils peuvent se venger si on les provoque, mais leur morsure, pour douloureuse qu’elle soit, n’est jamais fatale).
Le seul «lodge» du parc est situé à 1 646 mètres d’altitude. II peut recevoir 150 personnes, plus 50 autres dans des bungalows de pierre assez luxueux. Dans les parages se trouvent 35 aires de stationnement et terrains de camping.
Les touristes qui y séjournent peuvent effectuer de multiples excursions et notamment aller admirer le panorama à couper le souffle que l’on a depuis Lost Mine Ridge (6,5 km aller et retour) ou faire une promenade de 22 km à cheval jusqu’au plateau de South Rim (2 194 m d’altitude) d’où la vue fantastique porte jusqu’à 320 km.
Big Bend est situé dans le Brewster County, au sud-ouest du Texas, à la frontière mexicaine.
Seule solution de logement, Chisos mountain lodge, qui met à la dispositions du public 72 chambres et 6 « cabins ».
Crédits : NPS – Scott Littrell – Gerre Guerrant
Fred Labounty – Rose Leasure