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Alcatraz, « The Rock »

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Alcatraz, le pénitencier réputé duquel toute tentative d’évasion était vaine. Alcatraz, « The Rock » comme l’appellent les habitants de San Francisco – a été la « vedette » d’une quinzaine de films de série B mais aussi de films plus prestigieux.

L’histoire d’Alcatraz commence en 1775 avec l’arrivée dans la baie de San Francisco de l’explorateur espagnol Manuel de Alaya, lequel baptise cette île rocheuse peuplée d’une multitude d’oiseaux de mer « La Isla de Los Alcatraces », l’île des pélicans. Avant cette date, l’île fut fréquentée par des populations indiennes récoltant des œufs d’oiseaux de mer pour leur alimentation.

Cet âpre rocher au large de San Francisco restera longtemps inoccupé. Jusqu’à ce qu’en 1859 un fort militaire, destiné à protéger le port alors débordant d’activité, soit établi sur cette position défensive stratégique. En 1907, le fort devint prison militaire et les prisonniers furent employés à la construction de la plupart des bâtiment de l’île.

Le phare d’Alcatraz achevé en 1854, fut le premier phare sur la côte ouest des Etats-Unis. Sa présence était devenue indispensable en ces temps d’essor économique du port de San Francisco, cité déjà bouillonnante à peine quelques années après le début de la ruée vers l’or en Californie. Endommagé par le tremblement de terre de 1906, il fut remplacé en 1909 par l’actuel phare, structure en béton haute de 29 mètres.

A partir de 1934, la prison militaire deviendra une prison civile. Une prison à la sécurité maximale, destinée non seulement aux plus dangereux criminels de l’époque, mais surtout aux « fortes têtes » incapables de se plier aux règles des prisons fédérales classiques.

La prison restera en activité jusqu’au 21 mars 1963, date à laquelle, jugée trop coûteuse à entretenir, elle sera fermée sur décision du procureur général des Etats-Unis, Robert Kennedy.

Quelques années plus tard, en novembre 1969, un groupe d’activistes Indiens prit possession de l’île désormais inoccupée, en réclamèrent la propriété, et y fondèrent le mouvement du »Red Power« . Ils parvinrent à se maintenir un an et demie sur l’île avant d’en être expulsés.

L’île d’Alcatraz est ouverte au public depuis 1973 et le succès de la plus fascinante des prisons ne s’est jamais démenti depuis : 1,5 million de personnes visitent l’île chaque année.

La vie dans la prison
La prison d’Alcatraz, est restée en activité durant presque 29 ans. Elle comprend 336 cellules classiques et 42 cellules de confinement isolé pour les prisonniers les plus récalcitrants. Les prisonniers se retrouvaient le plus souvent ici pour mauvaise conduite dans d’autres prisons fédérales : « Brise les règles, disait-on alors, et tu iras en prison. Brise les règles de la prison, et tu iras à Alcatraz« .

La durée moyenne d’incarcération à Alcatraz était de huit ans. Au total, 1576 prisonniers se retrouvèrent derrière les barreaux d’Alcatraz. Pour bonne conduite, on pouvait être transféré dans une autre prison moins contraignante. Alcatraz n’était qu’une « super-prison », une prison dans la prison : ce qui signifie que chaque  « pensionnaire » venait d’une autre maison d’arrêt et ne pouvait à sa sortie qu’être transféré à nouveau vers une autre prison, et non remis directement en liberté.

La taille de chaque cellule est de 1,5 mètres sur 2,5 mètres. Toutes les cellules d’un même bloc pouvaient être fermées simultanément au moyen d’une seule clef, conservée dans une galerie de surveillance surélevée.

Les groupes de cellules sont séparés par de larges couloirs aux noms de célèbres rues américaines : « Michigan Avenue » pour le couloir A, « Broadway » pour le couloir central, « Park Avenue » entre le bloc C et la bibliothèque et « Sunset Strip » pour le couloir du bloc D.

La vie à Alcatraz n’était pas aussi dure que le cinéma a bien voulu le laisser croire : compte tenu de la population carcérale assez faible et d’un nombre important de gardiens parfaitement formés et entraînés, le niveau de sécurité des prisonniers était plus élevé que dans d’autres centres pénitentiaires. La cuisine était, au dire d’anciens prisonniers, de bonne qualité et suffisamment abondante. On se rendait dans le réfectoire par une porte surmontée d’une horloge, pour cette raison nommée « Time Square« .

Les prisonniers pouvaient travailler afin de recevoir un salaire et de se constituer un petit pécule pour leur sortie. Al Capone confectionna des uniformes et travailla à la laverie. D’autres, pour bonne conduite, avaient accès à la bibliothèque et pouvaient passer une partie de leur journée à lire ou à écrire. Les prisonniers étaient autorisés à recevoir, bien qu’assez rarement, les visites des membres les plus proches de leur famille. La rencontre se faisait de part et d’autre d’épaisses vitres et au moyen d’un système téléphonique.
Une cour, située le long du bâtiment du réfectoire, permettait aux prisonniers s’étant bien comportés de sortir en plein air les samedis et dimanches. Ils y jouaient au baseball ou aux échecs.

Quelques prisonniers célèbres
Parmi les prisonniers, certains acquirent une relative célébrité auprès du grand public, où l’avaient déjà à leur arrivée sur « le Rocher » :

Al Capone, le plus renommé des gangsters de Chicago durant l’époque de la « Prohibition » y passa seulement quatre ans et demie à partir d’août 1934, avant d’être transféré de la prison d’Atlanta. Sa célébrité ne lui valut aucun traitement de faveur de la part de l’administration pénitentiaire.

George « Machine Gun » Kelly, interné à partir de 1934, le « doyen des cambrioleurs de banque » était réputé pour se vanter auprès de ses co-détenus de plus de méfaits qu’il n’en avait commis. Il a été incarné à l’écran dans un film nommé en français « Mitraillette Kelly » avec Charles Bronson dans le rôle, sous les traits d’un personnage faible et lâche.

Robert Stroud, connu sous le nom de « l’Homme aux oiseaux« , fut transféré à Alcatraz après avoir tué un gardien de la précédente prison dans laquelle il purgeait une peine pour meurtre. Contrairement à la légende qui l’entoure, il ne fut pas autorisé à élever des oiseaux dans sa cellule d’Alcatraz comme il avait pu le faire lors de sa précédente incarcération. Entomologiste autodidacte, il rédigea cependant un ouvrage sur les maladies des oiseaux.

Arthur Barker, l’un des fils de Ma Barker-Karpis, mère de famille et chef de gang. Interné pour kidnapping, il fut tué en 1939 lors d’une tentative d’évasion.

Alvin « Creepy » Karpis, Ennemi Public N° 1, nommé « creepy » en raison de son sourire glaçant, il fut l’un des leaders du gang de Ma Barker. Accusé de 10 meurtres et de six kidnappings il purgea la plus longue peine, 26 ans, derrière les barreaux d’Alcatraz.

Les Evadés d’Alcatraz…
Officiellement, aucune évasion d’Alcatraz n’a jamais été réussie en dépit des quatorze tentatives impliquant trente-six prisonniers : vingt-trois furent rattrapés, six furent tués, deux se noyèrent et cinq furent portés disparus, mais tout porte à croire qu’ils ne ressortirent pas des eaux glacées et agitées de la baie.

Restée dans les mémoires sous le nom de « Bataille d’Alcatraz« , la tentative la plus violente, se produisit le 2 mai 1946: deux gardiens et trois prisonniers furent tués en deux jours de combats, à la suite d‘une tentative d‘évasion manquée.

La tentative de juin 1962 marqua plus encore les esprits. Les deux frères Anglin, associés à leur co-détenu Frank Morris, avaient mis au point depuis quelques mois une stratégie minutieuse et fort bien ficelée. Au moyen de cuillers à soupe, ils réussirent à élargir le conduit d’aération ménagé dans leur cellule. Avec du savon et du papier mâché ils confectionnèrent des têtes à leur effigie afin de les poser sur leur oreiller pour tromper la vigilance des gardiens la nuit de leur évasion. Le passage creusé les menait à un étroit couloir entre deux rangées de cellules. De là ils escaladèrent des canalisations conduisant en toiture, parvinrent sur les rives de l’île, et mirent à l’eau une fragile embarcation confectionnée au moyen de vêtements de pluie. Un corps méconnaissable mais revêtu du costume d’Alcatraz fut repéré quelques jours plus tard. Sans doute celui de Morris. Des deux frères, on n’eut jamais plus de nouvelles en dépit des diverses enquêtes diligentées par le FBI, mais tout porte à croire qu’il ne ressortirent jamais de la baie de San Francisco. Le film de Don Siegel en 1979, avec Clint Eastwood dans le rôle de Frank Morris, défend cependant la thèse de l’évasion réussie des trois hommes.

Comment visiter Alcatraz
L’accès à Alcatraz se fait en empruntant l’un des bateaux d’Alcatraz Cruises, compagnie privée sous contrat avec le National Park Service, lequel gère l’île d’Alcatraz.

La visite de l’île et de ses installations est gratuite : vous n’aurez à vous acquitter que du prix de la traversée.
Attention, durant les mois d’été il y a souvent une forte affluence. Cette affluence ne gêne en rien la découverte de la prison, les visiteurs n’arrivant pas tous ensemble mais par vagues successives avec chaque bateau. Le principal problème en revanche et qu’il est peu probable de pouvoir se procurer des billets au guichet en y arrivant le matin même. Le mieux est donc, surtout durant les mois d’été, de faire l’achat des billets sur Internet (adresse en bas de page).

Les billets en ligne sont vendus jusqu’à 90 jours à l’avance.

Les tarifs et les horaires
Le tarif individuel est de 30 $ par personne entre 12 et 61 ans. De 18,25 $ pour les moins de 12 ans (gratuit pour les moins de 4 ans) et de 28,25 $ pour les Seniors.
Un billet familial est proposé pour deux adultes et deux enfants au tarif de 90,25 $ .

Ce tarif comprend un audio-guide (particulièrement bien fait) en de nombreuses langues dont le Français.
Le premier bateau de la journée part à 8 h 45, le dernier à 15 h 50. Deux bateaux de plus partent à 17 h 55 et à 18 h 30 pour le « Night Tour« , la visite du soir. Le tarif passe alors à 37 $ par personne.

En plus des installation pénitentiaires, on pourra visiter le reste de l’île et en admirer la faune et la flore. Le « Rocher » est, comme il le fut autrefois, le refuge d’un grand nombre d’oiseaux marins, mouettes et cormorans en particulier. Le visiteur attentif pourra aussi observer des rongeurs et des salamandres.

Quelques conseils
– Vêtements : Prenez un sac à dos avec de quoi vous couvrir et habillez-vous, comme on dit ici, en « plusieurs couches » de vêtements (« In layers » ). Même durant l’été il peut faire très froid sur le bateau, particulièrement le matin.
– Stationnement : Attention, il n’y a pas de parking prévu pour la croisière. Arrivez donc largement en avance si vous n’êtes pas logés au centre de San Francisco, pour déposer votre voiture dans un parking au tarif raisonnable. Les parkings ne manquent pas dans le secteur, mais leurs prix peuvent varier entre 15 $ et 45 $ par jour. Pour les visites du dimanche, le parking de surface est gratuit ce jour-là : le matin sur les places à parcmètres et toute la journée sur les places matérialisées au sol sauf indication contraire.
– Durée de la visite : Comptez trois heures entre l’aller-retour en bateau et la visite de l’île et de la prison. Arrivez bien trois quart d’heure avant l’heure d’embarquement prévue sur l’embarcadère d’Alcatraz Cruises (Pier 33).
Administration Building
Alcatraz Cruises
Arrivée à Alcatraz
Bibliothèque
Brise les règles…
Broadway
Bureau des gardiens
Cellule aménagée
Cellule aménagée
Cellule d’un évadé
Cellule
Cellules de confinement
Chateau d’eau
Espace de récréation
La bataille d’Alcatraz
L’Ancienne Chapelle Militaire
Le parloir
Le phare d’Alcatraz
Les cuisines
Les Evadés d’Alcatraz
L’île d’Alcatraz et le Social Hall
Maison du directeur
Maquette d’Alcatraz
Michigan Avenue
Prisonniers à Alcatraz
Rangée de cellules
Réfectoire
Rose garden
Tour de surveillance
Indians Welcome

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